La Chambre des représentants doit voter samedi plusieurs mesures d’aide importantes. Il s’agit de quelques milliards pour Taïwan, 23 milliards pour Israël, et surtout des 61 milliards d’aide promis à l’Ukraine, si cruciale pour la poursuite du conflit.
Publié
Temps de lecture : 3 minutes
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a annoncé le 2 avril 2024 lors de sa visite à Paris, le vote de la Chambre des représentants concernant le déblocage de l’aide à Taïwan, à Israël et surtout à l’Ukraine, aura lieu à la fin des vacances parlementaires. Voilà, la procédure aura lieu le samedi 20 avril.
Les autorités ukrainiennes retiennent leur souffle car, comme l’a prévenu jeudi le patron de la CIA, sans cet argent, l’Ukraine pourrait perdre la guerre contre la Russie d’ici fin 2024. Vladimir Poutine pourrait également être en mesure de dicter les termes d’un règlement politique, a-t-il ajouté. .
Un moment charnière pour le conflit en Ukraine
Bill Burns, le chef de la CIA, a même donné comme exemple de cette urgence une description frappante du manque de munitions. Imaginez deux brigades, soit environ 4 000 hommes, qui ne disposent que de 15 obus d’artillerie et de 42 obus de mortier pour se défendre par jour. Cela donne une idée de la situation sur le terrain. Quand on est en première ligne, quand on entend tomber les obus et quand on voit les soldats ukrainiens incapables de répondre faute d’armes et de munitions, on est frappé par le courage de ces hommes qui malgré tout résistent et affrontent leurs ennemis. avec les moyens du bord.
Mais à cette urgence militaire sur le sol ukrainien s’ajoute une urgence politique liée à l’approche des élections américaines. En novembre 2024, les élections auront lieu et Joe Biden pourrait ne plus être président après janvier 2025, si l’on utilise la date de passation du pouvoir.
En résumé, soit Joe Biden remporte les élections de novembre et on peut imaginer que le soutien américain à l’Ukraine va perdurer, soit le président sortant perd les élections et ce sera un saut dans l’inconnu, car Donald Trump entretient le flou.
Le soutien incertain du prochain président élu aux Etats-Unis
Ses dernières déclarations sont très ambiguës. Sans s’opposer directement au texte, Donald Trump a estimé ces derniers jours que les Etats-Unis devaient « Arrêtez de donner de l’argent sans espérer être remboursé ». Avec l’enveloppe à venir, les Américains auront payé plus de 160 milliards pour cette guerre et, évidemment, Donald Trump estime que cela suffit. Il trouve aussi que les Européens n’en font pas assez, si l’on en croit son message lancé sur son réseau social : « Bougez, l’Europe ». On se souvient aussi de ses menaces sur le rôle de l’Otan et du fait que l’organisation ne garantirait plus forcément la protection des Européens contre la Russie.
Le vote de samedi peut donc véritablement changer la face du monde, ou du moins la face de l’Europe. Autant dire qu’elle sera scrutée avec attention et notamment par le premier concerné, le président ukrainien, qui sait que son avenir y sera en jeu.