« Ce que vous voulez dans les centres médicaux, ce sont des gens anti-avortement. Votre amendement a été présenté par un homme, c’est un homme qui décide de ce que nous devons faire de notre corps (…). Mais c’est nous qui choisissons d’être mères ou non. Je suis mère, je l’ai choisi, et il y a quatorze ans, j’ai choisi d’avorter (…). Je le dis ici, dans le lieu qui représente ce pays, où, encore aujourd’hui, quelqu’un a du mal à prononcer le mot « avortement ». Je le dis ici parce que j’espère qu’aucune femme souhaitant avorter ne se sente attaquée par cet État, car une femme qui choisit aujourd’hui de recourir à l’avortement doit savoir qu’elle a un État ami, qui « n’incarne pas ce gouvernement ».
Ces propos, relayés par le quotidien turinois La Stampa, sont celles de Gilda Sportiello. Jeudi 18 avril, la voix brisée par l’émotion, cette députée du Mouvement 5 étoiles (M5S, anti-système) a exprimé devant ses collègues toute son indignation face à un nouvel amendement introduit par le parti de Giorgia Meloni.
« Concrètement, cet amendement légitime la présence d’associations anti-avortement au sein du consultant», résume le site d’information Il poste. LE consultant sont ces endroits “où se rendent la majorité des femmes qui souhaitent obtenir le certificat nécessaire à l’avortement”, détaille le média milanais. Une sorte de de centre d’information dédié aux femmes – qui n’est pas sans rappeler le planning familial en France – où l’on peut s’informer sur l’avortement par un personnel médical spécialisé, bénéficier de visites gynécologiques et même pratiquer un avortement médicamenteux.
Par l’amendement en question, le gouvernement permettra aux régions « de bénéficier gratuitement de la collaboration d’associations ayant une expérience en matière d’accompagnement à la maternité », peut-on lire dans le texte. “Cela ne le précise pas clairement, mais au vu des positions anti-avortement de plusieurs membres du gouvernement, qui ont fait confiance à cette disposition, il paraît évident que cet amendement s’adresse aux associations anti-avortement”, décrypté Il poste.
Cette disposition législative votée discrètement à la Chambre des députés doit désormais être validée par le Sénat.
« Ce ne sont pas les talibans »
Face à cette initiative, la gauche a accusé le gouvernement conservateur de vouloir remettre en cause la loi 194, qui réglemente l’accès à l’avortement depuis 1978 en Italie. Une accusation infondée selon la droite, puisque le texte original précisait déjà que “LE consultant (pourrait) bénéficier de la collaboration d’associations qui pourraient également aider les maternités difficiles après l’accouchement ».
Cette dernière formulation – “même après la naissance” – est également sujet à interprétation. Cela signifie-t-il que l’intervention de l’association se limite à la période post-partum ou englobe-t-elle l’ensemble de la grossesse ?
Pour ce quotidien de droite Le Giornale, L’image que l’on donne des militants qui se définissent comme « pro-vie » est erronée. « Ce ne sont pas les talibans qui attaquent les femmes qui veulent avorter pour les dissuader par un lavage de cerveau, affirme ce média milanais. Au lieu de cela, ils déposent simplement un dépliant sur les tables des salles d’attente expliquant aux gens ce qu’ils font : fournir des couches pour la première année de vie, contribuer aux dépenses de l’enfant et, dans certains cas, aider à la recherche d’un emploi.»
“Le vrai problème, c’est la clause de conscience”
Selon les médias transalpins, la présence ou non d’associations militant contre l’avortement dans la région consultant n’est pas le cœur du problème. Le droit à l’avortement est déjà limité par d’autres problèmes beaucoup plus concrets en Italie.
« Ce droit n’est pas appliqué de manière uniforme dans toute l’Italie, en raison de la clause de conscience, fréquemment invoquée par les médecins de certaines régions (pour ne pas pratiquer d’avortement), qui oblige les femmes à voyager ailleurs. Autre problème, il n’y en a que 2 000 consultant seulement et ils sont mal répartis sur le territoire.
Dans son attaque contre l’exécutif, la députée Gilda Sportiello a également soulevé ces deux points. « A travers notre agenda, nous vous avons demandé de renforcer le réseau des consultant sur tout le territoire pour joindre le numéro prévu par la loi, mais vous nous avez dit non, elle a déclaré devant la Chambre. Nous vous avons également demandé d’augmenter les effectifs qui n’invoquent pas la clause de conscience, mais vous nous avez dit non. (…) Vous devriez avoir honte de la propagande que vous faites sur le corps des gens.»
« Ce que vous voulez dans les centres médicaux, ce sont des gens anti-avortement. Votre amendement a été présenté par un homme, c’est un homme qui décide de ce que nous devons faire de notre corps (…). Mais c’est nous qui choisissons d’être mères ou non. Je suis mère, je l’ai choisi, et il y a quatorze ans, j’ai choisi d’avorter (…). Je le dis ici, dans le lieu qui représente ce pays, où, encore aujourd’hui, quelqu’un a du mal à prononcer le mot « avortement ». Je le dis ici parce que j’espère qu’aucune femme souhaitant avorter ne se sente attaquée par cet État, car une femme qui choisit aujourd’hui de recourir à l’avortement doit savoir qu’elle a un État ami, qui « n’incarne pas ce gouvernement ».
Ces propos, relayés par le quotidien turinois La Stampa, sont celles de Gilda Sportiello. Jeudi 18 avril, la voix brisée par l’émotion, cette députée du Mouvement 5 étoiles (M5S, anti-système) a exprimé devant ses collègues toute son indignation face à un nouvel amendement introduit par le parti de Giorgia Meloni.
« Concrètement, cet amendement légitime la présence d’associations anti-avortement au sein du consultant», résume le site d’information Il poste. LE consultant sont ces endroits “où se rendent la majorité des femmes qui souhaitent obtenir le certificat nécessaire à l’avortement”, détaille le média milanais. Une sorte de de centre d’information dédié aux femmes – qui n’est pas sans rappeler le planning familial en France – où l’on peut s’informer sur l’avortement par un personnel médical spécialisé, bénéficier de visites gynécologiques et même pratiquer un avortement médicamenteux.
Par l’amendement en question, le gouvernement permettra aux régions « de bénéficier gratuitement de la collaboration d’associations ayant une expérience en matière d’accompagnement à la maternité », peut-on lire dans le texte. “Cela ne le précise pas clairement, mais au vu des positions anti-avortement de plusieurs membres du gouvernement, qui ont fait confiance à cette disposition, il paraît évident que cet amendement s’adresse aux associations anti-avortement”, décrypté Il poste.
Cette disposition législative votée discrètement à la Chambre des députés doit désormais être validée par le Sénat.
« Ce ne sont pas les talibans »
Face à cette initiative, la gauche a accusé le gouvernement conservateur de vouloir remettre en cause la loi 194, qui réglemente l’accès à l’avortement depuis 1978 en Italie. Une accusation infondée selon la droite, puisque le texte original précisait déjà que “LE consultant (pourrait) bénéficier de la collaboration d’associations qui pourraient également aider les maternités difficiles après l’accouchement ».
Cette dernière formulation – “même après la naissance” – est également sujet à interprétation. Cela signifie-t-il que l’intervention de l’association se limite à la période post-partum ou englobe-t-elle l’ensemble de la grossesse ?
Pour ce quotidien de droite Le Giornale, L’image que l’on donne des militants qui se définissent comme « pro-vie » est erronée. « Ce ne sont pas les talibans qui attaquent les femmes qui veulent avorter pour les dissuader par un lavage de cerveau, affirme ce média milanais. Au lieu de cela, ils déposent simplement un dépliant sur les tables des salles d’attente expliquant aux gens ce qu’ils font : fournir des couches pour la première année de vie, contribuer aux dépenses de l’enfant et, dans certains cas, aider à la recherche d’un emploi.»
“Le vrai problème, c’est la clause de conscience”
Selon les médias transalpins, la présence ou non d’associations militant contre l’avortement dans la région consultant n’est pas le cœur du problème. Le droit à l’avortement est déjà limité par d’autres problèmes beaucoup plus concrets en Italie.
« Ce droit n’est pas appliqué de manière uniforme dans toute l’Italie, en raison de la clause de conscience, fréquemment invoquée par les médecins de certaines régions (pour ne pas pratiquer d’avortement), qui oblige les femmes à voyager ailleurs. Autre problème, il n’y en a que 2 000 consultant seulement et ils sont mal répartis sur le territoire.
Dans son attaque contre l’exécutif, la députée Gilda Sportiello a également soulevé ces deux points. « A travers notre agenda, nous vous avons demandé de renforcer le réseau des consultant sur tout le territoire pour joindre le numéro prévu par la loi, mais vous nous avez dit non, elle a déclaré devant la Chambre. Nous vous avons également demandé d’augmenter les effectifs qui n’invoquent pas la clause de conscience, mais vous nous avez dit non. (…) Vous devriez avoir honte de la propagande que vous faites sur le corps des gens.»