Le député emblématique de la Somme est de plus en plus poussé à gauche pour s’émanciper de Jean-Luc Mélenchon. François Ruffin répète qu’il ne veut pas sauter des étapes, au risque de laisser planer des doutes sur sa détermination.
Dans le quartier populaire de Sainte-Geneviève, à Auxerre, des adolescents profitent des premières douces soirées du printemps pour taper dans le ballon. Ce jeudi, c’est le grand rush du soir sur le bitume de la place Degas. Quelques centaines de sympathisants de gauche se mêlent aux jeunes footballeurs en attendant que la salle associative de La Ruche ouvre ses portes. Une affiche de gala aux murs annonce l’arrivée de François Ruffin. Le député emblématique LFI passe quelques heures dans l’Yonne pour donner un coup d’accélérateur à la campagne de Manon Aubry, la tête de liste de La France Insoumise pour les élections européennes. « Notre principal adversaire est la résignation. Il n’y a pas de fatalité. Nous pouvons gagner!”dira-t-il sur scène quelques instants plus tard.
Ici, à Auxerre comme partout ailleurs, tout le monde sait que François Ruffin est bien plus qu’un simple député venu défendre sa liste de candidats. Ce n’est un secret pour personne : il envisage sérieusement d’être candidat à l’élection présidentielle de 2027, et donc de remplacer Jean-Luc Mélenchon. Arpenter les routes de France, c’est aussi pour lui une manière de soigner son maillage territorial, de prendre la température des bases militantes. “Je dois me débarrasser de mon cœur”avoue volontiers devant la salle le député de la Somme – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Figaro.
“Il se prépare”
Sa décision est-elle déjà prise ? Ses interlocuteurs réguliers le répètent