Avant les élections européennes, allons voir la situation en Roumanie. José-Manuel Lamarque reçoit Michaela Antoche, journaliste, correspondante roumaine à Paris, de la télévision publique roumaine.
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La Roumanie est entrée dans l’espace Schengen le 31 mars, pour le moment par voie aérienne et maritime. Dans ce nouveau numéro de Micro européenfocus sur la Roumanie avec Michaela Antoche, journaliste, correspondante roumaine à Paris de la télévision publique roumaine.
franceinfo : Concernant les élections européennes, la coalition au pouvoir, les sociaux-démocrates du PSD et les libéraux du PNL ont fusionné pour une liste commune. Que représentent-ils en Roumanie ?
Michaela Antoche : Ces deux partis arrivent en tête de tous les sondages. Ils ont vraiment l’occasion désormais de s’opposer au parti AUR, plutôt souverainiste, altermondialiste et eurosceptique, qui monte dans les sondages, et montre que cette doctrine politique a le vent en poupe, même en Roumanie.
Les sociaux-démocrates d’un côté, les libéraux, l’AUR d’extrême droite, qui a-t-il comme autre parti en Roumanie, qui compte ?
Nous avons également une alliance appelée Force de la Droite Unie, qui comprend trois groupes politiques, l’Union UCR, comme on dit en Roumanie. Après, c’est le mouvement politique appelé PMP, et la force de droite qui est désormais moins une véritable coalition de droite conservatrice, la droite pure et dure. Et maintenant cette force du syndicat de droite occupe la deuxième ou la troisième place dans les sondages, cela dépend de quel sondage on parle….
Justement, d’après les sondages en Roumanie, qui arrive en tête de ces élections européennes ?
Actuellement, l’Alliance PSD-PNL, au pouvoir, tous les commentateurs de la politique roumaine affirment que cette alliance social-démocrate et libérale remportera les élections européennes. Derrière, vient le AAlliance pour l’Union des Roumains, parti nationaliste, eurosceptique et altermondialiste. Mais attention, cette Union n’est pas fédéraliste, pour une Europe unie, donc ils ne sont pas du tout favorables à une sortie de la Roumanie de l’Union européenne, pas du tout. Et il y a aussi une branche SOS Roumanie, qui a presque doublé dans les sondages, qui est également en hausse et qui est aussi un parti eurosceptique altermondialiste et nationaliste, plutôt droite, extrême droite.
Et cette fameuse union des droits, où se trouve-t-elle ?
La force Droite unie a débuté l’année en troisième position, mais s’est hissée à 24,7% des options. Cela signifie qu’il arrive en deuxième position dans les sondages actuels, et pour le moment, la troisième position revient à l’Alliance pour l’unité des Roumains qui est préférée.
Quand vous dites préféré, quel est le profil de l’électeur roumain qui votera ?
Pour cette Alliance pour l’unité des Roumains, ce sont les jeunes qui voteront pour la première fois, pour les nationalistes oui, les jeunes de 18 ans. Ils vont donc voter pour la première fois. L’intervalle entre 18 et 29 ans qui préfère cette alliance et qui voit dans cette alliance une manière d’avoir un peu de prospérité et de lutter contre la corruption, contre cette menace qui existe.
Parce que si vous descendez dans la rue et demandez aux Roumains quels sont les problèmes de la Roumanie, ils vous répondront la corruption, les menaces de guerre, les menaces terroristes, le pouvoir d’achat, ce qui signifie la pauvreté et le chômage.
Michaela, une question géopolitique. La Roumanie, telle qu’elle est aujourd’hui, a-t-elle encore des vues sur la Moldavie ?
La plupart des citoyens de la République de Moldavie possèdent une carte d’identité roumaine. Ce qui signifie qu’ils voyagent et travaillent comme ils le souhaitent. Pour le moment, ce parcours européen de la République de Moldavie donne la possibilité à la nouvelle génération d’espérer intégrer l’Union européenne.
Et justement, rêve-t-on encore aujourd’hui d’une Grande Roumanie avec la Moldavie en Roumanie ?
Cela reste évidemment dans tous les cœurs des Roumains et dans tous les cœurs des citoyens de la République de Moldavie. Mais maintenant, quand on regarde ce qui se passe en Ukraine, en Transnistrie, évidemment, on peut dire que c’est un rêve, mais quand il se réalisera, c’est une question sans réponse aujourd’hui…