L’actualité relativisée chaque samedi, grâce à l’historien Fabrice d’Almeida.
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Deux agents d’espionnage russes ont été arrêtés cette semaine en Allemagne. Ils sont accusés d’avoir préparé une opération de sabotage. Les autorités allemandes ont repéré ces deux germano-russes qui s’apprêtaient à agir contre l’aide à l’Ukraine. Ils avaient sans doute en tête des actes comme ceux survenus en 2014 en République tchèque : une usine de fabrication de poudre à Vrbetice a fait l’objet d’une puissante explosion, tuant deux personnes. Un autre suivit quelques mois plus tard. Ces faits ont été rendus publics par le Premier ministre tchèque Andrej Babis en 2021. Il a accusé le GRU et son unité d’action 29155 d’être responsables de ces dégâts.
Depuis la Guerre froide, la Russie a fait de l’Allemagne un terrain de jeu pour ses services qui s’appuyaient sur les services secrets est-allemands. Dans les années 1980, le nombre de ces espions était estimé à pas moins de 4 000 hommes et femmes, certains occupant des postes apparemment subalternes. Mais au fil du temps, des taupes entrées dans les années 1950 ont même occupé des postes de direction, comme Günter Guillaume, ce conseiller du chancelier ouest-allemand Willy Brandt, découvert en mars 1974 comme étant capitaine dans les services est-allemands. Allemands. Brandt est contraint à la démission par cette affaire qui montre à quel point les services d’espionnage est-européens prospèrent en Europe, à l’image de ceux des Russes aujourd’hui.
En France aussi
La France, bien entendu, n’est pas non plus à l’abri de leurs réseaux, et un agent défaillant du KGB a même informé la CIA de l’existence d’une taupe française au sein de l’OTAN, voire des services de renseignement. Il a fallu quelques années pour isoler le cas de Georges Easter, un Français qui depuis 1944 travaillait par conviction pour l’Union soviétique. Il est condamné à la réclusion à perpétuité en 1964. Il est gracié par le président Pompidou, qui avait été son camarade de classe à l’Ecole Normale Supérieure. Depuis, d’autres agents soviétiques ont été révélés, comme le consul de Russie à Marseille en 1980. Il avait obtenu les plans et essais du Mirage 2000.
En fait, les tentatives de sabotage actuelles doivent être vues dans cette perspective d’une puissance impérialiste qui cherche toujours les moyens d’affaiblir ses adversaires, ses concurrents et même d’assujettir ses partenaires. Tout cela fait partie de la boîte à outils des agents secrets.