L’actuel Premier ministre, Humza Yousaf, continue de croire en l’indépendance, mais le Scottish National Party est néanmoins en difficulté, à quelques mois des élections législatives.
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Près de 2 000 partisans de l’indépendance écossaise ont défilé samedi 20 avril à Glasgow pour tenter de redonner un nouveau souffle à leur mouvement, considérablement affaibli à quelques mois des élections législatives britanniques. L’objectif d’autodétermination est en déclin depuis la démission surprise l’année dernière de la charismatique Nicola Sturgeon, qui était à la tête du gouvernement local depuis neuf ans.
Depuis, son mouvement, le Scottish National Party (SNP), au pouvoir sur le territoire, a essuyé un revers. Dernier revers en date, le mari de l’ex-leader et ancien directeur général du SNP, Peter Murrell, a été inculpé jeudi pour détournement de fonds dans le cadre de l’enquête sur les finances du parti. Cette enquête vise à utiliser les dons de 600 000 livres (683 000 euros) récoltés ces dernières années en vue d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance.
Présent dans le cortège, l’actuel Premier ministre, Humza Yousaf, s’est déjà engagé à poursuivre la campagne pour l’indépendance lors des élections législatives britanniques, qui doivent avoir lieu à l’automne. Il a promis que le SNP exigerait « un mandat pour des négociations sur l’indépendance » avec le gouvernement britannique s’il remporte au moins 29 des 57 sièges de députés en Écosse. Il espère également que l’Écosse, si elle parvient à devenir indépendante, réintégrera l’Union européenne le plus rapidement possible.
Les indépendantistes en difficulté avant les législatives
En 2014, l’Écosse a voté à 55 % contre l’indépendance lors d’un référendum. Mais Nicola Sturgeon, qui s’était alors imposée comme l’une des figures de proue du mouvement, a remis la question sur la table en 2016 après le Brexit. Selon elle, l’Écosse a dû quitter le Royaume-Uni après un vote massif de ses habitants en faveur de son maintien dans l’Union européenne.
Après plusieurs refus de Londres d’organiser un nouveau référendum, Nicola Sturgeon a porté l’affaire devant la plus haute juridiction du Royaume-Uni. Mais en novembre 2022, les juges ont jugé que seul le gouvernement britannique était en mesure d’autoriser la tenue d’un tel vote. La dirigeante écossaise a présenté sa démission peu de temps après et le soutien à l’indépendance est tombé entre 41 % et 43 %, selon trois sondages d’opinion réalisés en avril 2024.
Le SNP compte actuellement 43 députés en Écosse, mais il risque de perdre plusieurs sièges au profit d’un parti travailliste en plein essor et qui semble en position de force pour entrer à Downing Street. Certains Ecossais estiment également que ce parti, positionné à gauche et allié aux écologistes au gouvernement, se concentre trop sur l’indépendance et pas assez sur la crise du pouvoir d’achat qui inquiète les électeurs.