Il y a les logos qui commencent tout juste à être vus à l’étranger – celui du premier constructeur électrique mondial BYD –, les marques nées récemment mais déjà reconnues en Chine – Nio, Xpeng, Li – et les noms que leur donne le consommateur chinois. -même difficulté d’identification – Neta, Aion par exemple. La Chine compte une cinquantaine de marques locales d’automobiles électriques.
Pour le pays, ces voitures, qui remplacent rapidement les marques étrangères sur son sol, sont la preuve qu’il a enfin rattrapé son retard technologique avec les Etats-Unis, l’Europe, le Japon et la Corée du Sud. En Europe et aux Etats-Unis en revanche, ces constructeurs sont perçus comme un nouveau risque vital pour l’industrie automobile locale.
Entre ces deux visions, un fossé immense s’est creusé, comme l’illustre l’échange à Paris le 6 mai entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, inquiète « une surproduction chinoise massive de produits industriels qui noie le marché », et le chef de l’Etat chinois, Xi Jinping, pour qui « le soi-disant problème de surcapacité chinoise n’existe pas ».
Derrière l’homme fort de Pékin, la presse d’État répète chaque jour ce même message : « l’arrogance du discours occidental sur la surcapacité », ” piège “, “fabulations”, « mentalité de mauvaise foi ». De ce point de vue officiel, l’hostilité à l’égard des voitures chinoises serait une autre variante des efforts visant à contenir la grande montée en puissance chinoise. Les critiques occidentales sont particulièrement mal appréciées depuis que le Congrès américain a adopté, en août 2022, un plan de dépenses énergétiques et climatiques, l’Inflation Reduction Act, de 400 milliards de dollars (368,4 milliards d’euros). ).
Des milliards de subventions
Bruxelles présentera de son côté, juste après le résultat des élections européennes, les conclusions de son enquête sur les subventions de l’État chinois à la production de véhicules électriques. L’adoption de taxes douanières en réponse ne fait guère de doute. Pékin menace de représailles, et liste les secteurs qui pourraient être visés : le porc, le cognac, les gros moteurs, l’aéronautique, etc.
Le problème, du côté européen, est d’établir que le soutien de l’État chinois est plus massif que l’aide apportée ailleurs. Sur ce point, les conclusions d’une étude publiée en avril par l’Institut pour l’économie mondiale de Kiel, en Allemagne, sont claires. « Le niveau des subventions est bien plus élevé en Chine que dans les pays de l’UE. (Union européenne) ou l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon la méthodologie, c’est entre trois et neuf fois plus élevé. déclare Dirk Dohse, directeur de recherche de l’institut. Ces chercheurs estiment notamment que le champion BYD a reçu environ 2,1 milliards d’euros de subventions directes en 2022, soit l’équivalent de 3,5% de son chiffre d’affaires.
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