Alors que les européennes ont lieu dans six jours, dimanche 9 juin, Gabriel Attal pris la parole ce lundi 3 juin à l’Assemblée nationale pour répondre à la deux motions de censure du RN et de LFI.
Les deux oppositions ont chacune déposé une motion de censure pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement imposées par décret en février. Sans soumettre au Parlement un projet de loi de finances rectificative (PLFR).
Dans l’hémicycle, le Premier ministre a accusé en retour ces deux oppositions de « détester l’Europe ».
“Vous êtes opposés à tout ce qui peut soutenir (…) notre attractivité et notamment le marché intérieur européen. Cela vous unit encore une fois. Vous détestez l’Europe. Vous voulez rompre avec les traités (…)”, a-t-il déclaré. attaqué.
« Ce n’est pas tant le gouvernement que vous essayez de renverser, c’est le Parlement. Ces motions de censure ne trompent personne : tout le monde sait qu’elles n’ont rien à voir avec nos finances publiques », a-t-il déclaré. -il ajoute.
“Une communauté d’intérêts” entre le RN et LFI, dénonce Attal
Devant les parlementaires, il a également dénoncé “une communauté d’intérêts” de LFI et du RN pour “l’instabilité politique à l’heure où la France accueille le monde entier avec les JO” (26 juillet-11 août), et au “service” de ” désordre économique » par une « lutte fiscale ».
“Il est désormais courant de voir le Nupes utiliser l’extrême droite comme une béquille pour bloquer le Parlement”, a-t-il ajouté.
« Dans quelle démocratie est-ce possible ?
Auparavant, LFI avait critiqué le « macronisme » pour sa « faillite », en raison d’un « sabotage fiscal » favorisant les « ultra-riches ». “Monsieur le Premier ministre, votre départ est proche. Si ce n’est pas ce soir, ce sera dimanche”, lors du vote européen, a déclaré le député insoumis Matthias Tavel.
“Vous n’échapperez pas à la censure populaire car le vote de dimanche débutera après Macron !” a critiqué celui qui est aussi au service de la campagne de Manon Aubry.
« Vous voulez modifier le budget du pays pour en retirer 20 milliards d’euros, sans que notre Assemblée puisse à aucun moment le voter ni même en débattre », a également dénoncé l’élu insoumis.
« Sommes-nous toujours en démocratie ? a-t-il demandé à Gabriel Attal.
Les LR sollicités par le RN pour se manifester
Du côté du Rassemblement national, Sébastien Chenu s’en est directement pris à LR, reprochant aux députés de droite de ne pas soutenir ces motions de censure et de “sauver la tête d’Emmanuel Macron”.
“Sortez de l’ambiguïté”, a lancé le député du Nord à droite. “On ne peut pas, en campagne, être dans toutes les oppositions à Emmanuel Macron et, une fois élu, vouloir participer à toutes les majorités”, a-t-il fustigé, en référence aux rumeurs d’une coalition post-européenne entre Macron et la droite.
“L’équipe de France des perdants de l’économie”
Sébastien Chenu s’en est également pris au ministre de l’Économie et au gouvernement en général : “J’ai, en face de moi, l’équipe de France des perdants de l’économie, titulaires et remplaçants compris”, a-t-il raillé depuis la tribune.
Les deux motions de censure ont peu de chance de faire tomber le gouvernement, mais servent surtout à marteler leur opposition radicale au président de la République Emmanuel Macron avant l’élection de dimanche.
Avec dans toutes les têtes, la perspective d’une future tentative de censure plus menaçante pour le Premier ministre, peut-être à l’automne lors de l’examen du budget, portée par les indépendants du groupe Liot ou par les députés LR, qui évoquent régulièrement cette menace. sans l’exécuter.
Article original publié sur BFMTV.com