Après la diffusion d’une de ses chansons lors d’un meeting du Rassemblement National, Calogero se dit « scandalisé »
Dimanche, le Rassemblement national (RN) a diffusé une chanson de Calogero à l’issue de son meeting au Dôme de Paris. L’artiste français s’est dit « scandalisé »Lundi. « À aucun moment je n’ai donné l’autorisation d’y diffuser ma musique. J’affirme que je ne l’aurais jamais donné”écrit Calogero sur Facebook.
“Mes chansons ne sont pas faites pour le cadre politique, elles appartiennent au public et seulement au public”, poursuit l’interprète. Le chanteur objecte “fermement” à quoi sa musique « être récupéré par quelque partie que ce soit ». « Paul Ecole, auteur du texte « 1987 », et moi-même déplorons une grave atteinte à nos droits moraux dès lors que mon œuvre est associée au discours politique »conclut le musicien, qui « se réserve le droit d’engager toute action en justice à ce sujet ».
Les partis politiques le font « ça vaut souvent le coup » qu’il suffit d’être en règle auprès de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), explique Pierre Lautier, avocat spécialiste du droit d’auteur, à l’Agence France-Presse. Mais la Sacem, “qui gère les droits d’exploitation” de musique, “n’a aucune prérogative sur le droit moral”, il continue. Bien entendu, parallèlement à la déclaration d’utilisation d’une œuvre à la Sacem, vous devez demander l’autorisation à un artiste ou à ses ayants droit pour l’utilisation d’une œuvre.
“En droit français, un artiste peut faire valoir qu’il n’a pas entendu s’associer à une idéologie politique”développe Me Lautier. « Ou qu’un groupe politique, avec un logo et un sigle déposés, est comme une marque, qui doit demander une autorisation pour associer la musique à une barre chocolatée ou à un lave-vaisselle ». Dans le cas où ” le mal est fait ” aux yeux de l’artiste, ses avocats peuvent choisir « une action en compensation monétaire devant un tribunal, mais les délais sont très longs »précise encore l’avocat. « Il existe aussi la possibilité d’un règlement à l’amiable, souvent avec un critère de confidentialité, ce qui explique pourquoi il y a peu de décisions connues sur le sujet », ajoute Pierre Lautier. Enfin, il y a l’option « une mise en demeure de ne pas réutiliser cette pièce »conclut ce spécialiste.