« Une aventure musicale impeccable, Pierre on t’aime ! Mais il est important de vous parler des coulisses, de ce qu’est encore la France en 2024″, a écrit une chanteuse noire ce mardi matin sur X avant de raconter ce qu’elle a vécu la veille sur le plateau de “Quotidien”.
Pierre Garnier, lauréat de la dernière « Star Academy » était invité à l’émission TMC pour interpréter en live son nouveau single, Nous savons. Vers la fin de la chanson, il rejoint les bancs publics où l’attend une chorale gospel, composée d’une centaine d’artistes, qui l’accompagne à la fin de la chanson.
« Le racisme que nous avons subi ? Une honte “
Si tout s’est bien passé lors de cette séquence et que les chanteurs n’ont rien à reprocher au chanteur, plusieurs d’entre eux, dans les heures qui ont suivi le tournage du talk-show, ont témoigné sur X d’attitudes discriminatoires que les équipes du programme leur auraient infligées.
« Le racisme que nous avons subi ? Je n’ai jamais vécu ça de ma vie. Dommage», s’est indigné l’un d’eux, évoquant «l’équipe de production extrêmement désagréable et méprisante», ainsi que les «heures d’attente» et l’obligation de «manger dans les escaliers».
Dans un fil de discussion récapitulatif, un internaute de X raconte que les artistes sont arrivés vers 14h30. Des bracelets noirs ont été distribués aux chanteurs noirs. Ces derniers, à l’issue de la première répétition, ont dû « quitter la scène pour rejoindre une salle » tandis que « les choristes non racisés (blancs ou perçus comme tels) restaient sur scène ». Ils ont ainsi dû attendre « plusieurs heures » dans une pièce isolée « froide (et) sans fenêtre » – les studios de « Quotidien » sont situés au sous-sol – « sans aucune notion du temps puisque les téléphones (n’étaient pas là) ) pas autorisé.”
« Que les choristes aient eu le sentiment d’être traités différemment doit nous poser des questions »
«Pendant tout le spectacle, il y avait des chanteurs qui n’étaient pas de couleur dans le public (ceux qui n’avaient pas de bracelet noir). Les choristes de couleur n’étaient libérés que pour chanter les 2 minutes 50 avec Pierre”, raconte l’abonné X qui a publié le fil.
« Quand il y a ce type de témoignages, il faut prendre ça au sérieux. Vous devez écouter. Que les choristes aient eu le sentiment d’être traités différemment doit nous poser des questions”, a réagi ce mardi après-midi à 20 minutes Bangumi, la société de production de « Quotidien » qui reconnaît des « dysfonctionnements ».
Et notamment une mauvaise communication : « Quand il y a une centaine de chanteurs, une société de production, une maison de disques, des gens de la sécurité, des gens du public et qu’il n’y a pas de coordination entre toutes ces entités, il y a des malentendus. »
“Nous avons toujours lutté contre les discriminations”
« Lorsque la maison de disques Sony a proposé l’idée de faire chanter Pierre Garnier avec une centaine de choristes, ce qui nous a plu, le public était déjà complet. On en a annulé une partie, mais c’est compliqué d’annuler toutes les réservations, surtout parce qu’il y a des gens qui viennent de province par exemple. Nous en avons donc gardé une cinquantaine. Ce sont ces personnes à qui on a demandé, lors de la cassette de présentation de Pierre Garnier, de se lever et de se rendre sur le devant de la scène pour que les chanteurs puissent prendre place pendant toute la durée de la chanson”, raconte 20 minutes un leader de Bangumi.
Et de poursuivre : « On aurait dû leur dire que ça allait être long, qu’on mettait un bracelet à tous les invités pour qu’ils puissent circuler librement dans les coulisses, qu’une partie du public ne pouvait pas être désaffectée. Je suppose que si on explique les choses aux gens, tout se passe bien. » Pourtant, le manque d’explications est bel et bien l’un des reproches formulés par plusieurs des chanteurs qui ont témoigné à propos de X.
« Qu’il n’y ait que des Noirs dans ces cartons est un fait. Ce que nous réfutons, compte tenu de ce qu’est la série, de son histoire et des valeurs qu’elle a toujours défendues, ce sont les accusations de racisme. Nous avons toujours lutté contre la discrimination. Qu’il y ait eu ce sentiment, et que ces gens en viennent à penser cela, c’est regrettable. On en prend note, il faut se poser des questions sur l’organisation. »