Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris “contre le racisme et l’islamophobie”, dans le cadre d’une marche visant notamment les “violences policières”, qui avaient été interdites par le préfet de police puis autorisées par la justice.
« Violences quotidiennes »
La manifestation a rassemblé environ 3 000 personnes, selon une source policière.
Défilant derrière une banderole « Nos enfants sont en danger », les manifestants ont quitté Barbès en début d’après-midi à l’appel d’une cinquantaine d’organisations dont La France insoumise, le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), Attac et Solidarité.
Les députés LFI Mathilde Panot, Eric Coquerel et Danièle Obono étaient présents.
“Il fallait penser une mobilisation en dehors des marches blanches et des événements dramatiques” car “les violences policières sont les violences les plus graves qui touchent nos enfants, ceux des quartiers, les enfants pauvres, noirs ou arabes”, a déclaré Yassa Belkhodja, co-initiateur. . de cette promenade. Mais « cette violence n’est qu’une partie de la violence, il y a une violence quotidienne », a-t-elle ajouté.
La manifestation devait se terminer place de la République par un concert à 18 heures auquel devait participer le rappeur Médine.
Autorisation administrative
« Nos enfants ne sont pas un jeu pour les flics », proclamaient des pancartes blanches. Sur d’autres, citant Frantz Fanon, on pourrait lire « le racisme est un fléau de l’humanité ».
De nombreux manifestants portaient un keffieh en solidarité avec la population de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a encore mené dimanche des bombardements meurtriers, notamment sur la ville de Rafah. La manifestation a eu lieu plus de six mois après le début de la guerre contre le Hamas dans le territoire palestinien, suite à l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas.
La manifestation a été interdite jeudi par la préfecture de police au motif que la dénonciation “dans son appel aux ‘délits policiers’ contre les jeunes” était “de nature à attirer des composantes cherchant délibérément des affrontements avec la police”, au risque de “troubler l’ordre public”. “.
Saisi en référé, le tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi cette interdiction, estimant qu’elle constituait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ».