CONTREPOINT – Le président prononcera un discours jeudi prochain à la Sorbonne. Mais il aura du mal à convaincre que l’Europe, dont il se pose en parrain, a apporté aux Français la réponse à leur colère.
Campagne nationale ou campagne européenne ? En renouvelant, en Le JDD, sa demande de dissolution de l’Assemblée en cas de victoire de sa liste le 9 juin, Jordan Bardella veut plus que jamais faire des élections européennes un référendum anti-Macron. A travers le discours qu’il prononcera jeudi à la Sorbonne, le chef de l’Etat tente à l’inverse de remettre la campagne sur ses rails européens. Dans l’espoir d’amener le débat sur un terrain a priori plus favorable à son camp.
Le choix de prononcer ce discours au même endroit que celui qu’il avait prononcé en 2017 est révélateur. Connu, justement, sous le nom de « discours de la Sorbonne », il fut à la fois la charte fondatrice du macronisme au pouvoir et la boussole programmatique d’une Europe alors sans direction. Revenir à la Sorbonne, c’est donc espérer raviver la ferveur originelle d’un mouvement politique alors porteur d’espoir. Mais c’est aussi s’exposer à un contraste cruel. Emmanuel Macron pourrait bien énumérer ses intuitions mises en œuvre…