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Il avait d’abord assuré qu’il était prêt à comparaître ce jeudi 6 juin 2024. Au dernier moment, le prévenu, accusé du triple incendie du Village Gaulois, à Pleumeur-Bodou (22), a finalement demandé du temps pour préparer son dossier. défense, assurée par Me Caroline Keryhuel. Son audience était donc fixée au lundi 8 juillet, mais le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc s’est déjà longuement penché sur la personnalité de ce sans-abri de 51 ans pour décider s’il devait rester en détention, dans l’attente de son procès.
Fausse identité
Son histoire est celle d’un homme né en 1973. Il a grandi à Brest, ses parents ont divorcé quand il avait 6 ans, ses années scout. Il part ensuite vivre chez sa mère et reste dans le Finistère jusqu’à sa majorité. C’est là qu’il enfile son sac à dos et met le cap sur l’Afrique : le Sénégal, le Maroc, puis l’Espagne, le Portugal. « Vous avez refusé votre service militaire, cela vous a poussé à vivre six mois sous une fausse identité », pointe le juge. “Oui, il y avait trop de règles”, répond le prévenu à la toison à motif treillis.
L’accord vous permettait de vivre six mois en France et de voyager pendant six mois.
Il avoue toutefois avoir été fasciné par le monde militaire lorsqu’il était adolescent. « J’ai trouvé ces grosses machines fascinantes », dit-il. Il a longtemps été revendeur de cannabis, qu’il vendait en grande quantité. « Cela permettait de vivre six mois en France et de voyager six mois », relate le magistrat. Il a été condamné à deux reprises, pour une affaire de drogue en 2000 et d’autres délits en 2009. Sa vie se passe en marge : chasse à l’arbalète, strict minimum, pas de carte vitale. Lunettes ? “Entièrement payé”.
L’héritage de la mère
En 2009, sa mère décède et lui laisse une belle somme : 60 000 €, ce qui lui suffit pour vivre des années sans travailler. Il n’en reste plus rien. Au fil du public, une personnalité égocentrique émerge. Heureux d’être gracieusement accueilli au Village Gaulois, à Pleumeur-Bodou, au moment du confinement, indigné qu’on puisse lui demander d’y participer. Cet homme n’a jamais cherché à travailler. Juste un bref passé dans la restauration et les espaces verts.
Lors des auditions, deux personnes ont décrit comment, ivre, il avait interrogé des personnes sur leur éventuel passé meurtrier. Il y a aussi cet épisode, au Village, où ses chèvres ont commencé à causer des problèmes dans le quartier : il les a tout simplement tuées. « Vous auriez pu les donner », soumet le juge. « C’est vrai. » L’expertise psychiatrique, même si elle a écarté les principaux troubles, a néanmoins mis en évidence le caractère névrotique de la personnalité du prévenu.
C’était peut-être disproportionné
Lors de l’audience, l’homme a tout de même reconnu avoir reçu « une gifle » lorsque les gendarmes lui ont fait part de tous les dégâts qu’il avait causés, estimés à 1,70 M€. «C’était peut-être disproportionné», songe-t-il.