Alors qu’une marche militaire résonne, la colonne s’élance, guidée par un pick-up noir décoré d’un gigantesque drapeau de l’Armée rouge. Il est suivi d’autres camionnettes, minibus et buggies, certains arborant même quatre drapeaux russes. Un hélicoptère Mi-8 vole si bas au-dessus du cortège de véhicules que son rotor fait tourbillonner la neige de la rue principale de la petite ville. La voix du présentateur annonce l’arrivée de ces véhicules, qui appartiennent à Arktikougol, une entreprise d’État russe, comme s’il s’agissait des chars lourds d’une armée victorieuse.
La scène, lors des célébrations du Jour de la Victoire, le 9 mai de l’année dernière, se déroule à Barentsburg, une ville russe située au-dessous du cercle polaire arctique. Sauf qu’elle n’est pas située sur le territoire de la Russie, mais sur l’île principale de l’archipel norvégien du Svalbard, anciennement connu sous le nom de Spitzberg. Après l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, ce petit défilé de la victoire (commémorant le triomphe de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie) à Barentsburg était une provocation. On aurait pu penser que l’archipel était une terre russe.
Un statut particulier
Jusqu’à présent, les gesticulations de Moscou sont restées en deçà du seuil militaire. Mais les spécialistes préviennent. Cela pourrait changer, car l’archipel revêt une importance stratégique aux yeux du Kremlin. Dans le contexte d’un conflit ouvert entre la Russie et l’OTAN, une occupation russe du Svalbard ne serait qu’une question de temps.
Toutefois, Oslo ne fait rien contre les provocations. Des centaines de citoyens russes sont autorisés, en toute légalité et sans visa, à séjourner sur l’île du Spitzberg, à 650 kilomètres de la Norvège continentale. La raison en est un accord vieux de plus d’un siècle, auquel la Russie semble se soucier bien plus que la Norvège.
Le Svalbard fait partie du territoire norvégien et est couvert par la clause de défense de l’Alliance atlantique. L’archipel bénéficie cependant d’un statut particulier. Après l’indépendance de la Norvège vis-à-vis de la Suède au début du XXe sièclee siècle, l’avenir de ces îles riches en charbon est resté longtemps incertain.
Le traité du Spitzberg de 1920 a confirmé la souveraineté norvégienne, tout en assurant pr
Alors qu’une marche militaire résonne, la colonne s’élance, guidée par un pick-up noir décoré d’un gigantesque drapeau de l’Armée rouge. Il est suivi d’autres camionnettes, minibus et buggies, certains arborant même quatre drapeaux russes. Un hélicoptère Mi-8 vole si bas au-dessus du cortège de véhicules que son rotor fait tourbillonner la neige de la rue principale de la petite ville. La voix du présentateur annonce l’arrivée de ces véhicules, qui appartiennent à Arktikougol, une entreprise d’État russe, comme s’il s’agissait des chars lourds d’une armée victorieuse.
La scène, lors des célébrations du Jour de la Victoire, le 9 mai de l’année dernière, se déroule à Barentsburg, une ville russe située au-dessous du cercle polaire arctique. Sauf qu’elle n’est pas située sur le territoire de la Russie, mais sur l’île principale de l’archipel norvégien du Svalbard, anciennement connu sous le nom de Spitzberg. Après l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, ce petit défilé de la victoire (commémorant le triomphe de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie) à Barentsburg était une provocation. On aurait pu penser que l’archipel était une terre russe.
Un statut particulier
Jusqu’à présent, les gesticulations de Moscou sont restées en deçà du seuil militaire. Mais les spécialistes préviennent. Cela pourrait changer, car l’archipel revêt une importance stratégique aux yeux du Kremlin. Dans le contexte d’un conflit ouvert entre la Russie et l’OTAN, une occupation russe du Svalbard ne serait qu’une question de temps.
Toutefois, Oslo ne fait rien contre les provocations. Des centaines de citoyens russes sont autorisés, en toute légalité et sans visa, à séjourner sur l’île du Spitzberg, à 650 kilomètres de la Norvège continentale. La raison en est un accord vieux de plus d’un siècle, auquel la Russie semble se soucier bien plus que la Norvège.
Le Svalbard fait partie du territoire norvégien et est couvert par la clause de défense de l’Alliance atlantique. L’archipel bénéficie cependant d’un statut particulier. Après l’indépendance de la Norvège vis-à-vis de la Suède au début du XXe sièclee siècle, l’avenir de ces îles riches en charbon est resté longtemps incertain.
Le traité du Spitzberg de 1920 a confirmé la souveraineté norvégienne, tout en assurant pr