Les bénéfices records, les dividendes et les rachats d’actions ne suffisent pas à satisfaire les actionnaires. Alors que la saison des assemblées générales des géants du CAC 40 a été clôturée jeudi 6 juin par Saint-Gobain, bon nombre des grand-messes annuelles qui ont eu lieu ces deux derniers mois ont été marquées par une agitation tous azimuts. Chez Carrefour et Sanofi, les syndicats se sont mêlés aux militants palestiniens et aux militants climatiques pour faire valoir leurs revendications en matière d’emploi. Chez Seb, ce sont les actionnaires familiaux qui s’affrontent.
Mais la palme du chahut revient évidemment à TotalEnergies. Cordons de police pour contenir les manifestants et portrait géant du PDG, Patrick Pouyanné, vêtu d’un “Recherché” pendu par des militants de Greenpeace : le 24 mai, l’assemblée générale de l’énergéticien s’est tenue comme à son habitude dans une ambiance tendue. Mais derrière le bruit et le tumulte, le plus marquant reste le taux d’approbation de 75,7% obtenu pour le renouvellement du mandat d’administrateur de M. Pouyanné : dans l’urne des grandes entreprises où les “pour” frôlent souvent les 100%, tout score en dessous 80%, cela ressemble à un désaveu.
En amont de l’assemblée, un groupe d’actionnaires avait tenté – en vain – de soumettre au vote une résolution consultative réclamant la séparation des fonctions de président et de directeur général de TotalEnergies. « Nous avons décidé cette année de déplacer le débat sur le thème de la gouvernance, mais toujours en lien avec le climat. La séparation des pouvoirs est en effet essentielle pour permettre au conseil d’administration d’évaluer de manière indépendante la stratégie climatique de l’entreprise.explique Anne-Claire Impériale, responsable développement durable chez Sycomore Asset Management, l’un des dix-neuf investisseurs de cette coalition internationale.
“Nous avons fixé un seuil de modération”
Climat ou pas, en effet, les actionnaires anglo-saxons condamnent la formule du tout-puissant PDG. En 2024, les stars de Wall Street, Larry Fink, le PDG de BlackRock, et Jamie Dimon, celui de JP Morgan, ont également subi des résolutions visant à séparer les pouvoirs de président et de directeur général. Cependant, malgré cette forte pression des marchés, le modèle du commandement unique reste pour de nombreux dirigeants français un objectif ultime.
Ainsi chez Saint-Gobain, après une ” période de transition “ Après trois années ayant vu cohabiter le président Pierre-André de Chalendar, ancien PDG, et le directeur général Benoit Bazin, ce dernier a été nommé PDG jeudi. De même, à l’occasion du départ de Maurice Lévy, l’emblématique président du conseil de surveillance de Publicis, Arthur Sadoun, président du directoire depuis 2017, a été nommé PDG : si les actionnaires ont soutenu le changement de statut à 95% des voix géant de la publicité, ils n’ont approuvé qu’à 78% le renouvellement du mandat d’administrateur de M. Sadoun.
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Les bénéfices records, les dividendes et les rachats d’actions ne suffisent pas à satisfaire les actionnaires. Alors que la saison des assemblées générales des géants du CAC 40 a été clôturée jeudi 6 juin par Saint-Gobain, bon nombre des grand-messes annuelles qui ont eu lieu ces deux derniers mois ont été marquées par une agitation tous azimuts. Chez Carrefour et Sanofi, les syndicats se sont mêlés aux militants palestiniens et aux militants climatiques pour faire valoir leurs revendications en matière d’emploi. Chez Seb, ce sont les actionnaires familiaux qui s’affrontent.
Mais la palme du chahut revient évidemment à TotalEnergies. Cordons de police pour contenir les manifestants et portrait géant du PDG, Patrick Pouyanné, vêtu d’un “Recherché” pendu par des militants de Greenpeace : le 24 mai, l’assemblée générale de l’énergéticien s’est tenue comme à son habitude dans une ambiance tendue. Mais derrière le bruit et le tumulte, le plus marquant reste le taux d’approbation de 75,7% obtenu pour le renouvellement du mandat d’administrateur de M. Pouyanné : dans l’urne des grandes entreprises où les “pour” frôlent souvent les 100%, tout score en dessous 80%, cela ressemble à un désaveu.
En amont de l’assemblée, un groupe d’actionnaires avait tenté – en vain – de soumettre au vote une résolution consultative réclamant la séparation des fonctions de président et de directeur général de TotalEnergies. « Nous avons décidé cette année de déplacer le débat sur le thème de la gouvernance, mais toujours en lien avec le climat. La séparation des pouvoirs est en effet essentielle pour permettre au conseil d’administration d’évaluer de manière indépendante la stratégie climatique de l’entreprise.explique Anne-Claire Impériale, responsable développement durable chez Sycomore Asset Management, l’un des dix-neuf investisseurs de cette coalition internationale.
“Nous avons fixé un seuil de modération”
Climat ou pas, en effet, les actionnaires anglo-saxons condamnent la formule du tout-puissant PDG. En 2024, les stars de Wall Street, Larry Fink, le PDG de BlackRock, et Jamie Dimon, celui de JP Morgan, ont également subi des résolutions visant à séparer les pouvoirs de président et de directeur général. Cependant, malgré cette forte pression des marchés, le modèle du commandement unique reste pour de nombreux dirigeants français un objectif ultime.
Ainsi chez Saint-Gobain, après une ” période de transition “ Après trois années ayant vu cohabiter le président Pierre-André de Chalendar, ancien PDG, et le directeur général Benoit Bazin, ce dernier a été nommé PDG jeudi. De même, à l’occasion du départ de Maurice Lévy, l’emblématique président du conseil de surveillance de Publicis, Arthur Sadoun, président du directoire depuis 2017, a été nommé PDG : si les actionnaires ont soutenu le changement de statut à 95% des voix géant de la publicité, ils n’ont approuvé qu’à 78% le renouvellement du mandat d’administrateur de M. Sadoun.
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