Le leader de la France Insoumise multiplie les déclarations polémiques et accepte totalement l’isolement auquel il est soumis sur la scène politique.
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En première ligne, Jean-Luc Mélenchon cherche à diviser au maximum la campagne européenne. Toujours plus fort, toujours plus loin, lui d’un côté contre tous les autres, de droite mais aussi de gauche, qui se ligueraient contre les Rebelles. C’est le décor qu’il veut planter, oscillant entre accents de tyran et de martyr. Dernière provocation en date, vendredi 19 avril, lorsqu’il a accusé le président de l’université de Lille, qui avait annulé la réunion pro-palestinienne qu’il prétendait tenir la veille, d’avoir “aplati”être “couche”comme “les lâches de la police française”, qui a organisé la rafle du Vel d’Hiv en 1942 ou le criminel de guerre nazi “Adolf Eichmann qui disait n’obéir qu’à la loi de son pays”. Cette nouvelle projection a provoqué un tollé, et Jean-Luc Mélenchon s’est retrouvé un peu plus isolé. Exactement ce qu’il recherche.
Il souhaite incarner résolument un vote “anti-système”. Anti-Macron bien sûr, mais aussi un vote en rupture avec le reste de la gauche, des écologistes à Raphaël Glucksmann qui est devenu sa cible favorite. Depuis le 7 octobre, lorsqu’il a refusé de qualifier le Hamas de “mouvement terroriste” et les massacres de “pogrom”, Jean-Luc Mélenchon se livre à une fuite en avant qui le conduit à surenchérir sur la situation à Gaza. C’est devenu le principal sujet de campagne des Insoumis. Ils dénoncent un « génocide en cours », accusent Raphaël Glucksmann de complicité avec le gouvernement Netanyahu. Ils cherchent à se mobiliser dans les universités et à organiser des manifestations comme dimanche à Paris. Et ils ont trouvé une nouvelle figure de proue, la militante franco-palestinienne Rima Hassan, candidate en 7ème position sur leur liste, qui dénonce « l’entité coloniale fasciste » d’Israël qu’elle accuse de diriger une “la politique d’apartheid” . Rima Hassan sera interrogée par la police dans quelques jours – pour “apologie du terrorisme”.
Un poste actuellement peu payant dans les enquêtes
Cette stratégie de radicalisation n’est actuellement pas efficace. Dans les sondages d’intentions de vote, la liste de Manon Aubry ne recueille que 6 %, comme il y a cinq ans, très loin de celle de Raphaël Glucksmann qui bat son plein autour de 13 %. La popularité de Jean-Luc Mélenchon s’est effondrée. Selon le quotidien Libérer, il est nettement en tête dans un sondage du député insoumis François Ruffin pour porter les couleurs de la gauche en 2027. Pas de quoi inciter Jean-Luc Mélenchon à baisser le ton. Au contraire. Comme si, à force de se radicaliser, il avait fini par se convaincre que ce n’est pas forcément aux urnes que se décidera l’avenir du pays.