Jordan Bardella améliore de 8 points son score de 2019 alors que la liste Renaissance subit un important revers électoral. Les socialistes reprennent des couleurs grâce à la bonne prestation de Raphaël Glucksmann, qui devance nettement LFI, LR et les écologistes.
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C’est un coup de foudre politique. Jamais un parti d’extrême droite n’avait réalisé un tel score lors d’une élection en France. La liste du Rassemblement national, emmenée par Jordan Bardella, est arrivée largement en tête avec 31,5% des voix, lors des élections européennes du dimanche 9 juin. selon une estimation Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24, RFI, Public Sénat et LCP Assemblée nationale. Cette victoire écrasante du RN renforce la stratégie du parti d’extrême droite qui a une nouvelle fois désigné Jordan Bardella comme tête de liste. Le poulain de Marine Le Pen pulvérise son score de 2019, où il avait obtenu 23,31%, contre 22,41% pour la liste de la majorité présidentielle. Il obtiendrait entre 29 et 31 sièges au Parlement, selon notre estimation.
Du côté du parti présidentiel, il n’y aura pas eu d’envolée dans les sondages pour les partisans d’Emmanuel Macron. Avec seulement 14,5 % des suffrages, Renaissance et ses alliés ont subi une cuisante défaite électorale, terminant loin derrière le Rassemblement national. Le camp présidentiel mené par Valérie Hayer, présidente du groupe Renew au Parlement mais qui est resté relativement méconnu du grand public, perd 7,5 points par rapport à 2019 et devrait obtenir entre 13 et 14 sièges, notre estimation. Un résultat qui doit également être lu à la lumière de la participation croissante depuis l’abstention devrait s’élever à 48,6%, soit 1,9 point de moins qu’en 2019 et 9,6 points de moins qu’en 2014.
Comme annoncé par les sondages, la liste Parti socialiste-Place publique emmenée par Raphaël Glucksmann termine troisième avec 14% des suffrages, non loin derrière Renaissance. Un score qui couronne la bonne dynamique de campagne de l’eurodéputé, qui surpasse les autres candidats de gauche. Le PS, qui avait fait les frais de la montée de La France insoumise depuis la fin du quinquennat de Hollande, reprend des couleurs, alors qu’il n’avait obtenu que 6,19 % des voix en 2019. Les socialistes seront, sans aucun doute, tenter de reprendre la main dans leur camp et défier le leadership de LFI. Ils enverraient 14 sièges au Parlement européen, selon notre estimation.
Avec 10,1% des voix, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a fait un peu mieux qu’il y a cinq ans (6,31%). La liste de Manon Aubry, longtemps créditée d’environ 6% des suffrages, a connu un certain élan dans la dernière ligne droite de la campagne et devrait obtenir huit à neuf députés. La liste Les Républicains, toujours menés par François-Xavier Bellamy, ont obtenu 7,2 % des voix. Un très mauvais score pour LR qui avait déjà connu un échec en 2019 (8,48%) et qui remet une nouvelle fois en question la survie du parti de droite. Ils enverraient entre six et sept élus à Strasbourg et à Bruxelles.
Les Écologistes-EELV, qui ont créé la surprise en 2019 (Yannick Jadot arrive troisième avec 13,47%), passent de peu la barre des 5%, avec 5,5% selon notre estimation Ipsos, et obtiendraient cinq sièges.
La liste Reconquête de Marion Maréchal franchit à peine la barre des 5%, avec 5,3% des voix. Un score qui permet au parti d’extrême droite d’Eric Zemmour d’envoyer cinq députés au Parlement européen.
Les autres listes en lice ont toutes terminé sous la barre des 3%. Au total, ils étaient 38 à concourir, dont celui du Parti animaliste, dirigé par Hélène Thouy, ou les Patriotes de Florian Philippot. Trois anciens candidats à la présidentielle (Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, François Asselineau pour l’UPR et Jean Lassalle pour l’Alliance rurale) étaient également tête de liste lors de ce scrutin.