Le 25 février (2024) au matin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune est arrivé en grande pompe dans l’est d’Alger : après un parcours à travers les rues sinueuses de la capitale, son cortège s’est arrêté devant la Grande Mosquée d’Alger (en arabe , Djamaa El-Djazaïr). Tebboune est descendu de la voiture, une kachabia (sorte de manteau à capuche qui se distingue du burnous par la présence de manches longues et d’une fermeture) en laine de chameau drapée sur les épaules, et a dévoilé une plaque noire et or devant une multitude de caméras de télévision homologuées, inaugurant ainsi officiellement cet édifice religieux hors du commun.
Ce n’est sans doute pas un hasard si la Grande Mosquée ouvre enfin ses portes aux fidèles en période d’élections. Achevé au bon moment il y a cinq ans, il devait être la pierre angulaire de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019, avant qu’il ne soit évincé sans ménagement par le Hirak, le vaste mouvement de contestation populaire. anti-gouvernemental. Cependant, il n’est pas rare d’entendre certains Algériens désigner la Grande Mosquée sous le nom de «mosquée boutflika».
Par ses dimensions spectaculaires, c’est la plus grande mosquée d’Afrique et la troisième plus grande au monde, derrière les deux plus sacrées de l’Islam, celles de La Mecque (mosquée Al-Haram). et Médine (ou Al-Masjid Al-Nabawi, mosquée du Prophète), (toutes deux situées en Arabie Saoudite).
Sa construction a coûté quelque 958 millions de dollars (885 millions d’euros) et la salle de prière du bâtiment peut accueillir jusqu’à 120 000 fidèles ; son minaret, qui culmine à 265 mètres, surplombe la baie d’Alger et domine l’horizon de la ville.
Dans tous les pays du Maghreb, ces projets pharaoniques permettent souvent à des dirigeants narcissiques de laisser leur empreinte pour la postérité. En 2003, le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali fait construire à Tunis la mosquée El-Abidine (qui, à la suite du « Printemps arabe », sera officiellement rebaptisée mosquée Malik Ibn Anas. (Théologien arabo-musulman du VIIIee siècle. Son enseignement constitue le fondement juridique et dogmatique de l’école malékite, l’une des quatre grandes écoles de jurisprudence du droit islamique sunnite, majoritaire au Maghreb.)
Former des imams africains
Sur la côte de Casablanca, le roi Hassan II a laissé une trace similaire avec la mosquée qui porte son nom, qui fut la plus grande d’Afrique avant d’être détrônée par celle d’Alger. Sous le règne de l’actuel roi Mohammed VI, le Maroc a déployé une « diplomatie de
Le 25 février (2024) au matin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune est arrivé en grande pompe dans l’est d’Alger : après un parcours à travers les rues sinueuses de la capitale, son cortège s’est arrêté devant la Grande Mosquée d’Alger (en arabe , Djamaa El-Djazaïr). Tebboune est descendu de la voiture, une kachabia (sorte de manteau à capuche qui se distingue du burnous par la présence de manches longues et d’une fermeture) en laine de chameau drapée sur les épaules, et a dévoilé une plaque noire et or devant une multitude de caméras de télévision homologuées, inaugurant ainsi officiellement cet édifice religieux hors du commun.
Ce n’est sans doute pas un hasard si la Grande Mosquée ouvre enfin ses portes aux fidèles en période d’élections. Achevé au bon moment il y a cinq ans, il devait être la pierre angulaire de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019, avant qu’il ne soit évincé sans ménagement par le Hirak, le vaste mouvement de contestation populaire. anti-gouvernemental. Cependant, il n’est pas rare d’entendre certains Algériens désigner la Grande Mosquée sous le nom de «mosquée boutflika».
Par ses dimensions spectaculaires, c’est la plus grande mosquée d’Afrique et la troisième plus grande au monde, derrière les deux plus sacrées de l’Islam, celles de La Mecque (mosquée Al-Haram). et Médine (ou Al-Masjid Al-Nabawi, mosquée du Prophète), (toutes deux situées en Arabie Saoudite).
Sa construction a coûté quelque 958 millions de dollars (885 millions d’euros) et la salle de prière du bâtiment peut accueillir jusqu’à 120 000 fidèles ; son minaret, qui culmine à 265 mètres, surplombe la baie d’Alger et domine l’horizon de la ville.
Dans tous les pays du Maghreb, ces projets pharaoniques permettent souvent à des dirigeants narcissiques de laisser leur empreinte pour la postérité. En 2003, le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali fait construire à Tunis la mosquée El-Abidine (qui, à la suite du « Printemps arabe », sera officiellement rebaptisée mosquée Malik Ibn Anas. (Théologien arabo-musulman du VIIIee siècle. Son enseignement constitue le fondement juridique et dogmatique de l’école malékite, l’une des quatre grandes écoles de jurisprudence du droit islamique sunnite, majoritaire au Maghreb.)
Former des imams africains
Sur la côte de Casablanca, le roi Hassan II a laissé une trace similaire avec la mosquée qui porte son nom, qui fut la plus grande d’Afrique avant d’être détrônée par celle d’Alger. Sous le règne de l’actuel roi Mohammed VI, le Maroc a déployé une « diplomatie de