QLorsqu’un plan B aventureux, d’abord conçu comme un bluff, devient le plan A, le plan C a de bonnes chances de gagner. A deux mois de sa reprise, le 16 août, la Ligue 1 de football a des projets, mais toujours pas de diffuseur.
Depuis l’échec de l’appel d’offres du cycle 2024-2025, à l’automne 2023, les négociations de gré à gré sont dans l’impasse, et le milliard d’euros annuel espéré en octobre est plus chimérique que jamais.
Pour l’instant, malgré les interventions de l’Elysée auprès des dirigeants de l’Etat qatari, le plan A d’une chaîne 100% Ligue 1 sur BeIN Sports ne s’est pas concrétisé. La bonne volonté de Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain et du groupe BeIN Media (ce n’est pas le moment de parler de conflits d’intérêts), reste inefficace face à la mauvaise volonté de Canal+.
Un pari intenable
Pour que l’investissement soit viable pour BeIN Sports, même aux montants plus modestes désormais visés (entre 600 et 700 millions d’euros), il lui faudra renégocier à la hausse son contrat de distribution exclusive via Canal+. Ce que refuse toujours la chaîne du groupe Vivendi, en position de force, faisant payer à la Ligue de football professionnel (LFP) d’avoir préféré Mediapro puis Amazon lors du cycle précédent.
Le plan B consiste à mettre en place une chaîne « maison » diffusant l’intégralité de la compétition, proposée à tous les fournisseurs d’accès Internet, au tarif de 25 euros mensuels pour ses futurs abonnés.
Ces 25 euros ont fait bondir la plupart des spécialistes des droits sportifs. Ce prix élevé devrait être multiplié par environ 2,5 millions d’abonnés pour atteindre le montant de droits attendu. En réalité, cette multiplication livrerait la vraie valeur de la Ligue 1 : ni 700 millions d’euros ni 25 euros par mois.
Même en mettant de côté les difficultés logistiques d’une telle opération dans des délais aussi brefs, le pari semble intenable. Les offres payantes abondent sur ce marché et, dans la situation post-Covid, les droits de diffusion ont stagné ou baissé en Europe. À cela s’ajoutent la diminution du pouvoir d’achat des consommateurs et la tentation du piratage.
La question est de savoir combien vaut la Ligue 1, et la réponse s’annonce cruelle. Pour éviter que le bluff raté ne se transforme en programme désastreux, Vincent Labrune, président de la LFP, aurait opté pour le plan C, selon L’équipe : 500 millions d’euros annuels, auxquels s’ajouteraient les droits internationaux, estimés à environ 160 millions.
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QLorsqu’un plan B aventureux, d’abord conçu comme un bluff, devient le plan A, le plan C a de bonnes chances de gagner. A deux mois de sa reprise, le 16 août, la Ligue 1 de football a des projets, mais toujours pas de diffuseur.
Depuis l’échec de l’appel d’offres du cycle 2024-2025, à l’automne 2023, les négociations de gré à gré sont dans l’impasse, et le milliard d’euros annuel espéré en octobre est plus chimérique que jamais.
Pour l’instant, malgré les interventions de l’Elysée auprès des dirigeants de l’Etat qatari, le plan A d’une chaîne 100% Ligue 1 sur BeIN Sports ne s’est pas concrétisé. La bonne volonté de Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain et du groupe BeIN Media (ce n’est pas le moment de parler de conflits d’intérêts), reste inefficace face à la mauvaise volonté de Canal+.
Un pari intenable
Pour que l’investissement soit viable pour BeIN Sports, même aux montants plus modestes désormais visés (entre 600 et 700 millions d’euros), il lui faudra renégocier à la hausse son contrat de distribution exclusive via Canal+. Ce que refuse toujours la chaîne du groupe Vivendi, en position de force, faisant payer à la Ligue de football professionnel (LFP) d’avoir préféré Mediapro puis Amazon lors du cycle précédent.
Le plan B consiste à mettre en place une chaîne « maison » diffusant l’intégralité de la compétition, proposée à tous les fournisseurs d’accès Internet, au tarif de 25 euros mensuels pour ses futurs abonnés.
Ces 25 euros ont fait bondir la plupart des spécialistes des droits sportifs. Ce prix élevé devrait être multiplié par environ 2,5 millions d’abonnés pour atteindre le montant de droits attendu. En réalité, cette multiplication livrerait la vraie valeur de la Ligue 1 : ni 700 millions d’euros ni 25 euros par mois.
Même en mettant de côté les difficultés logistiques d’une telle opération dans des délais aussi brefs, le pari semble intenable. Les offres payantes abondent sur ce marché et, dans la situation post-Covid, les droits de diffusion ont stagné ou baissé en Europe. À cela s’ajoutent la diminution du pouvoir d’achat des consommateurs et la tentation du piratage.
La question est de savoir combien vaut la Ligue 1, et la réponse s’annonce cruelle. Pour éviter que le bluff raté ne se transforme en programme désastreux, Vincent Labrune, président de la LFP, aurait opté pour le plan C, selon L’équipe : 500 millions d’euros annuels, auxquels s’ajouteraient les droits internationaux, estimés à environ 160 millions.
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