Le parti d’extrême droite ne pardonne pas la série de scandales qui ont émaillé sa campagne. L’Alternative für Deutschland (AfD), arrivée en deuxième position aux élections européennes en Allemagne, a interdit ce lundi 10 juin à sa tête de liste, Maximilian Krah, de siéger dans le nouvel hémicycle avec les députés européens de son parti. “C’est le cas”, a répondu un porte-parole du parti à la question de savoir si le parlementaire élu lors du vote de dimanche serait exclu de la délégation de l’AfD, ajoutant qu’il pourrait toutefois « siéger naturellement au Parlement européen ».
L’avocat de 47 ans avait déjà été exclu de la fin de la campagne électorale après avoir estimé qu’un SS n’était pas “automatiquement un criminel”, dans une interview accordée au quotidien italien La République. Après ce discours choc, il a été banni des meetings électoraux et banni des instances dirigeantes fin mai. L’AfD et ses neuf élus, dont Maximilian Krah, ont également été exclus du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen à la suite des scandales impliquant sa tête de liste. Ses départs avaient aussi fini par empoisonner les relations entre le Rassemblement national (RN) et son allié allemand, tous deux membres du groupe ID au Parlement européen, le parti d’extrême droite français affirmant qu’il ne siégerait plus aux côtés du parti allemand.
Accusé de proximité avec la Chine et la Russie
«Je souhaite à mes collègues députés nouvellement élus plein succès dans leur tentative de réintégrer le groupe ID sans moi. Je pense que cette approche est erronée et envoie un signal désastreux à nos électeurs, en particulier à nos jeunes électeurs. l’intéressé a immédiatement réagi sur son compte X (anciennement Twitter).
Je pense que je vais ouvrir un nouveau compte lorsque je serai dans la même position, mais je suis toujours dans l’ID-Gruppe einzutreten. J’arrête ce chemin pour les faux et un signal d’arrivée à notre Wähler, nous interpelle notre jeune Wähler. #AfD
– Dr Maximilian Krah MdEP (@KrahMax) 10 juin 2024
L’eurodéputé, candidat à sa réélection, a également été accusé de proximité avec la Chine et la Russie. L’un de ses assistants parlementaires, Jian G., a en effet été arrêté fin avril, sur ordre du parquet fédéral, en raison d’accusations d’espionnage pour le compte de Pékin au sein même de l’institution.
Cette décision intervient alors que le parti d’extrême droite allemand a atteint le score le plus élevé de son histoire aux élections européennes, avec 15,9%, en deuxième position derrière le conservateur CDU/CSU, selon les résultats officiels non définitifs publiés. ce lundi. Il devance les sociaux-démocrates du SPD, les Verts et les libéraux, les trois partis de la coalition gouvernementale allemande, et pourrait envoyer 15 parlementaires au total à Strasbourg.
Les oppositions conservatrices et d’extrême droite réclament désormais un vote anticipé, à plus d’un an des prochaines élections législatives, prévues à l’automne 2025. Une option catégoriquement refusée par la chancelière.