A sa demande, la cave coopérative Buzet était à l’audience, ce mardi 11 juin, du tribunal de commerce d’Agen, pour demander aux juges consulaires, par la voix de son avocat Me Dejean, une protection judiciaire sous forme d’une procédure de sauvegarde. . Les magistrats devraient prendre une décision en ce sens ce mercredi 12 juin, après en avoir délibéré.
La sauvegarde est un…
A sa demande, la cave coopérative Buzet était à l’audience, ce mardi 11 juin, du tribunal de commerce d’Agen, pour demander aux juges consulaires, par la voix de son avocat Me Dejean, une protection judiciaire sous forme d’une procédure de sauvegarde. . Les magistrats devraient prendre une décision en ce sens ce mercredi 12 juin, après en avoir délibéré.
La sauvegarde est une procédure collective moins lourde et moins contraignante que le redressement judiciaire qui suit un dépôt de bilan, mais elle reflète une santé financière inquiétante. Si les Vignerons de Buzet ne sont pas en état de cessation de paiement, ils sont confrontés à un lourd endettement qui, conjugué à un marché mondial du vin – notamment rouge – en plein désarroi, produit un terrible effet de ciseau auquel de nombreux producteurs de caves coopératives font face. auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.
Les Vignerons de Buzet, longtemps à l’avant-garde des coopératives viticoles, se retrouvent aujourd’hui au pied du mur avec l’obligation de trouver un nouveau modèle économique dans un marché de déconsommation.
Jeudi dernier, la nouvelle gouvernance élue en février sous le sceau du CR 47, incarnée par Nathalie Roussille, présidente du conseil de surveillance, a convié les membres de la Cave à une assemblée générale pour annoncer le déclenchement de cette procédure de protection qui mettra sous cloche toutes les composantes et filiales de la coopérative. Par exemple la maison de commerce Rigal.
Dettes gelées
Une procédure qui n’est pas neutre. D’abord parce qu’un administrateur et probablement deux seront nommés pour assurer la bonne gestion de la coopérative. Enfin, et c’est l’objectif de la démarche, toutes les dettes sont gelées, laissant le temps à la Cave de présenter un plan et une stratégie afin de les apurer et de se ménager des marges de manœuvre. Ces dettes, 18 millions d’euros à court terme, soit plus de 35 millions au total, sont constituées de dettes auprès des fournisseurs, des banques, de l’Urssaf, du Trésor public ainsi que des vignerons adhérents dont les paiements des récoltes sont étalés dans le temps. La situation pour certains d’entre eux est déjà fragile, ce gel, définitivement le pire ennemi des vignerons, n’est pas une bonne nouvelle. Ni pour les banques, notamment le Crédit Agricole qui accordait des prêts contre des garanties précaires. Il sera inévitablement demandé à l’établissement d’annuler partiellement ces dettes. A noter que le versement des indemnités de départ à Pierre Philippe, l’ancien directeur de la Cave parti fin avril, est également effectivement gelé.
Lors de l’assemblée générale du 6 février, le commissaire aux comptes a montré des signes d’inquiétude sur la santé fragile de la Cave avec une trésorerie en berne. La Cave a ainsi dû recourir cette année au fonds de péréquation pour assurer des revenus aux vignerons.
Fleuron du Lot-et-Garonne, Les Vignerons de Buzet, longtemps à l’avant-garde des coopératives viticoles, se retrouvent aujourd’hui au pied du mur avec l’obligation de trouver un nouveau modèle économique dans un marché de déconsommation. La coopérative, dont 70 % des ventes sont assurées par la grande distribution, n’aurait pas perdu un seul de ses clients, mais ils achètent moins, à tel point que le stock, 181 000 hectolitres annoncés en février, ne cesse de gonfler. et donc se déprécier. Les Vignerons de Buzet développent un chiffre d’affaires de 26 millions d’euros, emploient 80 personnes et comptent 130 vignerons adhérents qui cultivent 2 000 hectares de vignes.