Quelle formation pour conserver ses talents ? C’est le sujet qui a réuni, mardi 4 juin à Monde, une vingtaine de responsables RH pour le rendez-vous mensuel sur l’actualité des ressources humaines. Damien Brochier, socio-économiste du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), organisme dépendant du ministère du Travail, a introduit les débats en retraçant l’évolution de la formation professionnelle au cours des cinquante dernières années. , pour annoncer un virage stratégique vers les cores.
« La question de la responsabilité de l’employeur se pose depuis le début de l’histoire de la formation professionnelle », se souvient-il. “ Le système instauré par la loi du 16 juillet 1971 (Loi Delors relative à l’organisation de la formation professionnelle continue) a rapidement distingué deux pôles : le plan annuel de formation de l’entreprise d’une part et d’autre part les initiatives individuelles qui ont été rapidement externalisées. Ensuite, depuis la loi de 2018, c’est le particulier qui peut choisir sa formation professionnelle auprès du CPF. (compte personnel de formation). Les entreprises ne doivent-elles pas aujourd’hui changer de paradigme pour développer une vision basée sur la coresponsabilité ? »il demande.
Les entreprises représentées à ces Rencontres RH, organisées par Le monde en partenariat avec ManpowerGroup Talent Solutions et Malakoff Humanis, ne se sont pas attardés sur le contenu de leurs programmes de formation aussi divers que leurs secteurs d’activité – industrie, logistique, commerce, luxe, pharmacie, etc. –, pas plus que sur l’impact des technologies artificielles. intelligence, mais sur leurs stratégies, qui suivent peu ou prou les trois axes identifiés par Damien Brochier : l’apport du CPF pour prendre la main sur ce système, le recrutement par l’apprentissage et, enfin, l’accompagnement à la mobilité. « Il faut aider les salariés à pouvoir évoluer même en dehors de l’entreprise »dit le socio-économiste.
Les écoles à domicile sont en plein essor
La nécessité d’une coresponsabilité entre employeur et salariés est une vision largement partagée par les responsables RH présents, mais avec des motivations différentes.
Pour le géant de la logistique et du e-commerce Amazon, qui s’oriente vers la robotique (8 000 emplois créés), il s’agit de « se réinventer sans cesse et accompagner la mobilité interne. Dans nos activités logistiques par exemple, nous recrutons sans condition de qualification. Ce qui fait qu’après il y a un effort important à faire au sein de l’entreprise », décrit la directrice RH d’Amazon France, Catherine Schilansky.
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