ENTRETIEN – A quarante-sept jours des prochaines élections, la campagne commence à prendre racine dans l’opinion. Si le choix des Français se précise, est-il en passe de se solidifier ? Frédéric Dabi, directeur opinion générale de l’Ifop, livre son analyse.
LE FIGARO. – Lire les sondages, les intentions de vote ne varient que marginalement, le rapport de force est figé. Assiste-t-on à un début de cristallisation de l’opinion publique ?
Frédéric Dabi– C’est la question la plus difficile car la réponse ne sera connue que le 9 juin. Si on a finalement la confirmation des sondages, à travers le vote, ce jour-là, on peut dire qu’il a eu une « cristallisation précoce ». Si au contraire une grosse surprise apparaît, on peut dire que la cristallisation est apparue tardivement. D’autant que 10 à 15 % du corps électoral décide le jour même. Plus concrètement, la séquence actuelle, mesurée par notre Euro-Rolling Ifop-Fiducial, est plus proche de la campagne de 2014 que de celle de 2019. Il y a dix ans, la cristallisation s’est faite extrêmement vite : quasiment aucune vague d’enquêtes. rouler » n’a pas donné au FN de perdre, et ce parce que rien ne se passait.
Ce scrutin, à l’exception des élections législatives anticipées, sera le seul du quinquennat à cacher une forte dimension nationale.
Frédéric Dabi, directeur opinion générale de l’Ifop
Il y a cinq ans, au contraire, il y a eu une cristallisation extrêmement tardive, une hésitation…