Au camp d’entraînement militaire de Sissonne, les soldats français du 92e Régiment d’infanterie s’apprêtent à être envoyés sur tous les terrains. Zones urbaines, utilisation de drones, ils s’intéressent particulièrement à ce qui se passe en Ukraine.
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Mise à jour
Temps de lecture : 5 minutes
« Rien ne doit être exclu », a déclaré Emmanuel Macron le 26 février, à Paris. Le président a déclaré publiquement qu’il n’excluait pas l’envoi de troupes terrestres en Ukraine. Ce n’est pas une nouveauté, mais l’armée se prépare à intervenir dans toutes les zones et surveille de près le théâtre ukrainien.
Quand le chef de l’Etat parle de troupes terrestres, les regards se tournent inévitablement vers le 92e Régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, qui a mobilisé environ 200 hommes et femmes pour cet entraînement. Des unités immergées pendant cinq jours dans ces villes ou villages reconstruits sur les 6 000 hectares du Centre de Formation à l’Action Urbaine (CENZUB) à Sissonne, dans l’Aisne. “Ça fonctionne un peu comme un laser gamedécrit le lieutenant Valentin, chef de section de combat. Toutes nos armes sont équipées de pointeurs laser et il y a des récepteurs sur nos gilets.”
Drones, zones urbaines… Les spécificités de l’Ukraine
« Bien entendu, nous sommes particulièrement attentifs à ce qui se passe en Ukraine. explique le lieutenant Valentin. Nous constatons que les combats se déroulent effectivement dans les villes et nous nous entraînons donc depuis un certain temps déjà pour travailler en zone urbaine. », il continue. Il s’agit donc de soldats évoluant sous le feu ennemi. Pour l’entraînement, ils tirent à blanc. Les soldats progressent à travers des petits immeubles, un supermarché, des hangars, des ruelles ou vont de maison en maison comme ici à Beauséjour, village de combat au cœur du camp d’entraînement.
“Parmi les spécificités du théâtre ukrainien, il y a bien sûr la massification des drones”explique le Commandant Charles, instructeur au CENZUB (Centre formations aux actions en milieu urbain). Il reconnaît également qu’ils sont inspirés par ce qu’ils observent “sur le théâtre ukrainien”. L’utilisation massive de drones implique “la nécessité de se disperser pour ne pas être vulnérable, justement aux tirs d’artillerie qui bénéficient de la vision de ces moyens d’observation, de ces drones qui se multiplient”, il explique.
Ces militaires ne quittent pas le terrain, ils sont là 24 heures sur 24, ils dorment ici, ils mangent ici. L’inconfort fait partie de l’entraînement, comme l’explique le commandant Charles : « Le but est aussi de reproduire cette fatigue, ce stress. On voit qu’ils sont dans des conditions de froid, de vent, de boue”.
Le 92ème régiment attendu en Roumanie
Le 92e Un régiment d’infanterie s’entraîne car, bientôt, ses soldats renforceront le flanc oriental de l’OTAN, en Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine. Ces fantassins sont attendus à la base de Cincu, en Roumanie. Il s’agit de la mission Aigle, bataillon multinational dont la France est une nation-cadre, un déploiement préventif réalisé le 28 février 2022 par l’Otan, après le début de l’invasion russe en Ukraine.
“Nous serons prêts, quelle que soit la mission qui nous sera confiée.”
Colonel Stéphane Talleufranceinfo
« Nous venions déjà ici, au camp de Sissonne, pour nous entraîner au combat local, mais plutôt à des missions de type contre-insurrection, antiterroriste. C’est le type de missions que nous avons menées ces dernières années, que ce soit en Afghanistan ou au Mali. »explique le colonel Stéphane Talleu qui commande le 92e régiment d’infanterie.
“Et là, on revient à un scénario dit de haute intensité”, il explique. « Au lieu d’être face à un ennemi asymétrique, c’est-à-dire avec des moyens limités, nous sommes face à un ennemi plus conventionnel et doté de moyens proches des nôtres. C’est exactement ce que nous pouvons voir aujourd’hui en Ukraine. »poursuit le colonel Talleu.
“Défendre le pays, le drapeau, c’est pour ça qu’on s’est engagé”
“Je suis prêt à défendre mon pays”, explique l’un des militaires que franceinfo a pu rencontrer. Ils sont jeunes, “22 ans”, “24 ans”, personnel enrôlé, au plus bas de la hiérarchie militaire. Ils ont entendu les propos du président de la République en février 2024 expliquant que l’envoi de troupes terrestres ne devait pas être exclu. Et pour l’un de ces jeunes soldats, sans doute, la guerre là-bas est «En ce moment en Ukraine et presque partout, il faut aussi inciter les gens à s’impliquer». « Parce que nous sommes nés en France et qu’il faut aussi pouvoir défendre la France“, il explique.
Donnez votre vie pour votre pays, “le sacrifice ultime”il y est préparé, assure l’un de ces militaires. « Défendre le pays, le drapeau, c’est un peu un cliché de l’armée. Mais nous nous y sommes inscrits, en fait, tout simplement.» conclut le jeune homme.
Au camp d’entraînement militaire de Sissonne, les soldats français du 92e Régiment d’infanterie s’apprêtent à être envoyés sur tous les terrains. Zones urbaines, utilisation de drones, ils s’intéressent particulièrement à ce qui se passe en Ukraine.
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« Rien ne doit être exclu », a déclaré Emmanuel Macron le 26 février, à Paris. Le président a déclaré publiquement qu’il n’excluait pas l’envoi de troupes terrestres en Ukraine. Ce n’est pas une nouveauté, mais l’armée se prépare à intervenir dans toutes les zones et surveille de près le théâtre ukrainien.
Quand le chef de l’Etat parle de troupes terrestres, les regards se tournent inévitablement vers le 92e Régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, qui a mobilisé environ 200 hommes et femmes pour cet entraînement. Des unités immergées pendant cinq jours dans ces villes ou villages reconstruits sur les 6 000 hectares du Centre de Formation à l’Action Urbaine (CENZUB) à Sissonne, dans l’Aisne. “Ça fonctionne un peu comme un laser gamedécrit le lieutenant Valentin, chef de section de combat. Toutes nos armes sont équipées de pointeurs laser et il y a des récepteurs sur nos gilets.”
Drones, zones urbaines… Les spécificités de l’Ukraine
« Bien entendu, nous sommes particulièrement attentifs à ce qui se passe en Ukraine. explique le lieutenant Valentin. Nous constatons que les combats se déroulent effectivement dans les villes et nous nous entraînons donc depuis un certain temps déjà pour travailler en zone urbaine. », il continue. Il s’agit donc de soldats évoluant sous le feu ennemi. Pour l’entraînement, ils tirent à blanc. Les soldats progressent à travers des petits immeubles, un supermarché, des hangars, des ruelles ou vont de maison en maison comme ici à Beauséjour, village de combat au cœur du camp d’entraînement.
“Parmi les spécificités du théâtre ukrainien, il y a bien sûr la massification des drones”explique le Commandant Charles, instructeur au CENZUB (Centre formations aux actions en milieu urbain). Il reconnaît également qu’ils sont inspirés par ce qu’ils observent “sur le théâtre ukrainien”. L’utilisation massive de drones implique “la nécessité de se disperser pour ne pas être vulnérable, justement aux tirs d’artillerie qui bénéficient de la vision de ces moyens d’observation, de ces drones qui se multiplient”, il explique.
Ces militaires ne quittent pas le terrain, ils sont là 24 heures sur 24, ils dorment ici, ils mangent ici. L’inconfort fait partie de l’entraînement, comme l’explique le commandant Charles : « Le but est aussi de reproduire cette fatigue, ce stress. On voit qu’ils sont dans des conditions de froid, de vent, de boue”.
Le 92ème régiment attendu en Roumanie
Le 92e Un régiment d’infanterie s’entraîne car, bientôt, ses soldats renforceront le flanc oriental de l’OTAN, en Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine. Ces fantassins sont attendus à la base de Cincu, en Roumanie. Il s’agit de la mission Aigle, bataillon multinational dont la France est une nation-cadre, un déploiement préventif réalisé le 28 février 2022 par l’Otan, après le début de l’invasion russe en Ukraine.
“Nous serons prêts, quelle que soit la mission qui nous sera confiée.”
Colonel Stéphane Talleufranceinfo
« Nous venions déjà ici, au camp de Sissonne, pour nous entraîner au combat local, mais plutôt à des missions de type contre-insurrection, antiterroriste. C’est le type de missions que nous avons menées ces dernières années, que ce soit en Afghanistan ou au Mali. »explique le colonel Stéphane Talleu qui commande le 92e régiment d’infanterie.
“Et là, on revient à un scénario dit de haute intensité”, il explique. « Au lieu d’être face à un ennemi asymétrique, c’est-à-dire avec des moyens limités, nous sommes face à un ennemi plus conventionnel et doté de moyens proches des nôtres. C’est exactement ce que nous pouvons voir aujourd’hui en Ukraine. »poursuit le colonel Talleu.
“Défendre le pays, le drapeau, c’est pour ça qu’on s’est engagé”
“Je suis prêt à défendre mon pays”, explique l’un des militaires que franceinfo a pu rencontrer. Ils sont jeunes, “22 ans”, “24 ans”, personnel enrôlé, au plus bas de la hiérarchie militaire. Ils ont entendu les propos du président de la République en février 2024 expliquant que l’envoi de troupes terrestres ne devait pas être exclu. Et pour l’un de ces jeunes soldats, sans doute, la guerre là-bas est «En ce moment en Ukraine et presque partout, il faut aussi inciter les gens à s’impliquer». « Parce que nous sommes nés en France et qu’il faut aussi pouvoir défendre la France“, il explique.
Donnez votre vie pour votre pays, “le sacrifice ultime”il y est préparé, assure l’un de ces militaires. « Défendre le pays, le drapeau, c’est un peu un cliché de l’armée. Mais nous nous y sommes inscrits, en fait, tout simplement.» conclut le jeune homme.