Les ponts du mois de mai risquent d’être épargnés par les grèves à la SNCF. L’entreprise a tout fait pour garantir la paix sociale, en atténuant les effets de la réforme des retraites des cheminots.
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La direction a tout mis en œuvre pour sauver ce mois de mai où les possibilités sont nombreuses, pour ceux qui le peuvent, de s’évader et de prendre le train. Lundi 22 avril, elle vient de signer un accord sur la fin de carrière des cheminots avec les quatre syndicats représentant la SNCF. Cela faisait bien longtemps qu’une telle unanimité n’avait pas été observée du côté des syndicats à la SNCF. Cet accord est particulièrement intéressant, car il améliore le système de retraite anticipée existant. Un système qui couvre 140 000 cheminots, à condition d’avoir au moins 15 ans d’expérience dans l’entreprise.
Les améliorations dépendent de la pénibilité des postes, mais grosso modo, les cheminots ayant occupé les métiers les plus pénibles pourront, 30 mois avant leur retraite, bénéficier d’une « cessation anticipée d’activité ». A l’approche de leur départ, les cheminots travailleront une quinzaine de mois payés à 100% puis pendant les 15 mois suivants, ils seront dispensés de travail, tout en gardant 75% de leur salaire. Pour les contrôleurs, c’est encore plus avantageux, puisque ce système s’étale sur 36 mois avec une moitié, travaillée, payée à 100 %, et une autre moitié, pendant un an et demi donc, sans travail, mais avec rémunération. maintenu à 75%.
Privilégier des fins de carrière sur mesure
C’est une manière de compenser le recul de l’âge de la retraite. Aujourd’hui, l’âge moyen d’embauche d’un salarié de la SNCF est de 59 ans et 7 mois, mais il diminue de plus en plus sous l’effet de différentes réformes, dont la dernière en date. Le dispositif SNCF veut privilégier les fins de carrière sur mesure, avec des aménagements pour le travail à temps partiel. Il y a aussi la création d’un niveau d’ancienneté supplémentaire pour ceux qui ont 35 ans d’activité, afin d’améliorer la rémunération des cheminots en fin de carrière et donc la pension de retraite.
Quant au coût, la direction ne donne pas de chiffres, elle préfère parler d’investissement, car ces mesures, selon elle, permettront d’éviter l’absentéisme et l’incapacité, de maintenir l’engagement des salariés, de permettre de recruter des jeunes. À court terme, cela évite surtout le coût d’une grève, le remboursement des billets et une dégradation de son image avant les JO.
Il faut dire que le syndicat Sud et les collectifs informels de contrôleurs faisaient pression. La direction les craignait d’autant plus qu’ils avaient été à l’origine des précédents grands débrayages, pendant les vacances scolaires d’hiver.