Au Cameroun, les importations de volailles sont interdites pour protĂ©ger la production locale. Mais la survie des Ă©levages est rĂ©gulièrement mise en pĂ©ril, par la grippe aviaire mais aussi par le manque d’aliments pour bĂ©tail de qualitĂ© et Ă un prix abordable. A l’occasion de l’ouverture du Salon International de l’Aviculture Ă YaoundĂ©, une nouvelle usine d’aliments est inaugurĂ©e Ă Olembe, au nord de la capitale. Quel impact sur le secteur ?
Face Ă la demande croissante de Ă©levages de volailles au Cameroun, l’usine d’aliments pour animaux du groupe NJS, du nom de son fondateur Noutchogoin Jean Samuel et situĂ©e Ă Bafoussam, Ă©tait saturĂ©e. DĂ©sormais, le champion camerounais de l’agroalimentaire possède une autre usine Ă Olembe, au nord de YaoundĂ© : les Provenderies du Centre. Un choix d’emplacement stratĂ©gique, selon son directeur gĂ©nĂ©ral.
” Cette entreprise est nĂ©e du fait que notre plus grand marchĂ© d’aliments pour volailles, notamment et porcs, est YaoundĂ©, au Centre.explique Bart Buytaert. Il fallait encore tout acheminer depuis l’Ouest, avec tous les problèmes logistiques. Alors on s’est dit qu’il fallait quelque chose au Centre. D’oĂą cette usine qui reprend une grande partie de la clientèle dĂ©jĂ existante de la toute première entreprise. »
Vers une meilleure qualité de l’alimentation du bétail ?
Cette nouvelle usine sera capable de produire jusqu’Ă 100 000 tonnes d’aliments complets par an, soit plus d’un tiers des besoins alimentaires actuels des Ă©levages de poulets au Cameroun, mais aussi Ă l’avenir d’approvisionner les Ă©levages des pays voisins, du Congo ou du Gabon. Expert en nutrition et santĂ© animale, le docteur Albert Ichako espère avant tout une revalorisation de l’alimentation du bĂ©tail au Cameroun.
” Nous avons beaucoup de mangeoires (issu de l’alimentation, le mĂ©lange alimentaire destinĂ© aux animaux de ferme, NDLR) qui ne respectent malheureusement pas les caractĂ©ristiques des matières premières et les besoins des animauxil se lamente. Le fait d’installer cette usine ultramoderne, oĂą nous rĂ©aliserons des analyses afin de rĂ©pondre aux besoins des animaux, permettra non seulement de lutter contre la mauvaise qualitĂ© des aliments, mais aussi de rendre l’aliment disponible sur tout le territoire. . »
Faute de maïs local, la production de poulets de chair n’est pas rentable
Reste un problème majeur : la disponibilitĂ© du maĂŻs, qui reprĂ©sente les deux tiers de l’alimentation des volailles. La production de cette cĂ©rĂ©ale au Cameroun est dĂ©couragĂ©e par le coĂ»t Ă©levĂ© des engrais, depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le prix du maĂŻs est le principal obstacle pour les exploitations agricoles, selon l’industrie avicole Ipavic. ” Avant, on achetait du maĂŻs autour de 180 francs CFA le kilo (l’Ă©quivalent de 2,70 euros) et dĂ©but 2023, nous sommes passĂ©s Ă 300 francs, rappelle son prĂ©sident François Djonou. Vous vous en doutez, le prix a doublĂ© ! Il faut avant tout que le ministre chargĂ© de l’agriculture dĂ©veloppe la production de maĂŻs “, il insiste.
La nouvelle usine pourra-t-elle booster la production locale de maĂŻs ? Entre 20 et 40 % des besoins en cette cĂ©rĂ©ale sont encore importĂ©s. Les Ă©leveurs vendent leurs poulets de chair presque Ă perte, en raison du coĂ»t Ă©levĂ© de l’alimentation du bĂ©tail. Cela explique pourquoi la production avicole camerounaise, 44 millions de tonnes l’an dernier, ne s’est toujours pas redressĂ©e depuis la grippe aviaire de 2016.
Au Cameroun, les importations de volailles sont interdites pour protĂ©ger la production locale. Mais la survie des Ă©levages est rĂ©gulièrement mise en pĂ©ril, par la grippe aviaire mais aussi par le manque d’aliments pour bĂ©tail de qualitĂ© et Ă un prix abordable. A l’occasion de l’ouverture du Salon International de l’Aviculture Ă YaoundĂ©, une nouvelle usine d’aliments est inaugurĂ©e Ă Olembe, au nord de la capitale. Quel impact sur le secteur ?
Face Ă la demande croissante de Ă©levages de volailles au Cameroun, l’usine d’aliments pour animaux du groupe NJS, du nom de son fondateur Noutchogoin Jean Samuel et situĂ©e Ă Bafoussam, Ă©tait saturĂ©e. DĂ©sormais, le champion camerounais de l’agroalimentaire possède une autre usine Ă Olembe, au nord de YaoundĂ© : les Provenderies du Centre. Un choix d’emplacement stratĂ©gique, selon son directeur gĂ©nĂ©ral.
” Cette entreprise est nĂ©e du fait que notre plus grand marchĂ© d’aliments pour volailles, notamment et porcs, est YaoundĂ©, au Centre.explique Bart Buytaert. Il fallait encore tout acheminer depuis l’Ouest, avec tous les problèmes logistiques. Alors on s’est dit qu’il fallait quelque chose au Centre. D’oĂą cette usine qui reprend une grande partie de la clientèle dĂ©jĂ existante de la toute première entreprise. »
Vers une meilleure qualité de l’alimentation du bétail ?
Cette nouvelle usine sera capable de produire jusqu’Ă 100 000 tonnes d’aliments complets par an, soit plus d’un tiers des besoins alimentaires actuels des Ă©levages de poulets au Cameroun, mais aussi Ă l’avenir d’approvisionner les Ă©levages des pays voisins, du Congo ou du Gabon. Expert en nutrition et santĂ© animale, le docteur Albert Ichako espère avant tout une revalorisation de l’alimentation du bĂ©tail au Cameroun.
” Nous avons beaucoup de mangeoires (issu de l’alimentation, le mĂ©lange alimentaire destinĂ© aux animaux de ferme, NDLR) qui ne respectent malheureusement pas les caractĂ©ristiques des matières premières et les besoins des animauxil se lamente. Le fait d’installer cette usine ultramoderne, oĂą nous rĂ©aliserons des analyses afin de rĂ©pondre aux besoins des animaux, permettra non seulement de lutter contre la mauvaise qualitĂ© des aliments, mais aussi de rendre l’aliment disponible sur tout le territoire. . »
Faute de maïs local, la production de poulets de chair n’est pas rentable
Reste un problème majeur : la disponibilitĂ© du maĂŻs, qui reprĂ©sente les deux tiers de l’alimentation des volailles. La production de cette cĂ©rĂ©ale au Cameroun est dĂ©couragĂ©e par le coĂ»t Ă©levĂ© des engrais, depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le prix du maĂŻs est le principal obstacle pour les exploitations agricoles, selon l’industrie avicole Ipavic. ” Avant, on achetait du maĂŻs autour de 180 francs CFA le kilo (l’Ă©quivalent de 2,70 euros) et dĂ©but 2023, nous sommes passĂ©s Ă 300 francs, rappelle son prĂ©sident François Djonou. Vous vous en doutez, le prix a doublĂ© ! Il faut avant tout que le ministre chargĂ© de l’agriculture dĂ©veloppe la production de maĂŻs “, il insiste.
La nouvelle usine pourra-t-elle booster la production locale de maĂŻs ? Entre 20 et 40 % des besoins en cette cĂ©rĂ©ale sont encore importĂ©s. Les Ă©leveurs vendent leurs poulets de chair presque Ă perte, en raison du coĂ»t Ă©levĂ© de l’alimentation du bĂ©tail. Cela explique pourquoi la production avicole camerounaise, 44 millions de tonnes l’an dernier, ne s’est toujours pas redressĂ©e depuis la grippe aviaire de 2016.