Impliqué dans une vaste affaire de fraude aux examens du code, l’auto-école a laissé sur le bord de la route de nombreuses familles blessées et désormais rassemblées autour d’un collectif pour demander réparation.
Le Figaro Marseille
La scène est restée gravée dans la mémoire de Sophie*. Ce lundi 25 mars, alors qu’elle sortait très tôt pour aller travailler, cette Gardannaise a vu de nombreux gendarmes s’affairer aux abords d’un local perquisitionné, sans savoir qu’il s’agissait de l’auto-école de sa fille. «Je me suis dit qu’il s’était passé quelque chose. Le soir même, un membre d’une page Facebook de la ville a posté un message expliquant que les gendarmes avaient tout saisi dans l’auto-école. Et là, c’était la panique”elle rembobine.
Le lendemain, les habitants de cette petite commune des Bouches-du-Rhône découvraient avec étonnement dans la presse que les directeurs de l’auto-école étaient soupçonnés par la justice d’appartenir à un réseau tentaculaire de fraude aux examens. Code de la route. « Sur place, le rideau de l’école était fermé et un panneau indiquait que les heures de conduite étaient supprimées. Certains candidats avaient même rendez-vous pour passer le permis et n’ont pas pu passer l’examen.se souvient Sophie, évoquant le cas de sa fille.
« Elle avait atteint dix-sept heures de route, alors qu’il n’en restait que trois. Le problème c’est que je ne peux pas l’inscrire dans une autre école car je n’ai pas le carnet de conduite qui justifie le passage de ses heures. Avancer 1 500 euros supplémentaires pour obtenir le permis, ce n’est tout simplement pas possible pour nous”se lamente-t-elle.
La mairie s’est saisie du dossier
Comme Sophie et sa fille, des dizaines de familles résidant à Gardanne sont devenues des victimes collatérales de la fermeture forcée de l’auto-école, impliquées dans une affaire de tricherie. “massif” à l’examen du code de la route. Ses deux dirigeants sont convoqués devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, soupçonnés de« fraude en bande organisée »de “blanchiment” et de “la corruption”.
Avec l’aide de deux autres complices présumés et de nombreux « intermédiaires »les instructeurs véreux sont soupçonnés d’avoir monétisé le passage au test de code, délivrant un certificat de réussite à plus de 1000 candidats “tricheurs” en échange de quelques centaines d’euros. Les sommes acquises ont été partagées entre l’auto-école et les membres d’un opérateur privé faisant office de faux centre d’examen. Les bénéfices de cette fraude sont estimés à plus de 350 000 euros.
Un coup dur pour les clients “régulier” de cette auto-école jusqu’ici très appréciée des Gardannais et désormais sans réponse quant à l’avancement de leur formation. « Nous avons reçu une cinquantaine de familles. Certaines personnes ont été lésées à hauteur de 2000 euros, sans possibilité de se retourner contre une auto-école qui ne leur répond plus »précise à Figaro l’entourage du maire de Gardanne, Hervé Granier (LR), qui recevait les clients de l’auto-école à l’occasion d’une “réunion de crise”.
Ils étaient super sympas, mais on comprend mieux pourquoi aujourd’hui : c’était une très bonne affaire et on s’est fait avoir
Un client d’auto-école
« Nous avions l’impression que les gens étaient complètement impuissants et se demandaient ce qu’ils pouvaient faire. Certains avaient avancé de grosses sommes d’argent, parfois en espèces et sans justificatif de ce paiement. D’autres n’ont pas leur carnet de conduite, tandis que beaucoup se demandent simplement quand ils pourront obtenir leur permis.poursuit l’entourage de l’édile, qui continue de suivre le dossier de très près.
« Certaines personnes sont dans une situation catastrophique. Une dame m’a dit qu’elle avait économisé pendant des mois pour payer sa formation. Une autre personne attendait son examen pour commencer un nouvel emploi. Pour certains, le permis, c’est toute une vie”rappelle douloureusement Sophie. « On se demande combien de temps cela va durer. On parle d’une cinquantaine de personnes, mais il y en a sûrement plus”continue-t-elle.
Elle et ces familles sont littéralement parties sur le bord de la route, rassemblées autour d’un collectif pour tenter de porter l’affaire en justice et demander réparation. L’affaire est d’autant plus complexe qu’elle dépend de l’issue du procès des directeurs de l’auto-école en question, qui comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 7 juin prochain.Ils étaient super sympas, mais on comprend mieux pourquoi aujourd’hui : c’était une très bonne affaire et on s’est fait avoir »elle a lâché.
*Le prénom a été modifié.
Impliqué dans une vaste affaire de fraude aux examens du code, l’auto-école a laissé sur le bord de la route de nombreuses familles blessées et désormais rassemblées autour d’un collectif pour demander réparation.
Le Figaro Marseille
La scène est restée gravée dans la mémoire de Sophie*. Ce lundi 25 mars, alors qu’elle sortait très tôt pour aller travailler, cette Gardannaise a vu de nombreux gendarmes s’affairer aux abords d’un local perquisitionné, sans savoir qu’il s’agissait de l’auto-école de sa fille. «Je me suis dit qu’il s’était passé quelque chose. Le soir même, un membre d’une page Facebook de la ville a posté un message expliquant que les gendarmes avaient tout saisi dans l’auto-école. Et là, c’était la panique”elle rembobine.
Le lendemain, les habitants de cette petite commune des Bouches-du-Rhône découvraient avec étonnement dans la presse que les directeurs de l’auto-école étaient soupçonnés par la justice d’appartenir à un réseau tentaculaire de fraude aux examens. Code de la route. « Sur place, le rideau de l’école était fermé et un panneau indiquait que les heures de conduite étaient supprimées. Certains candidats avaient même rendez-vous pour passer le permis et n’ont pas pu passer l’examen.se souvient Sophie, évoquant le cas de sa fille.
« Elle avait atteint dix-sept heures de route, alors qu’il n’en restait que trois. Le problème c’est que je ne peux pas l’inscrire dans une autre école car je n’ai pas le carnet de conduite qui justifie le passage de ses heures. Avancer 1 500 euros supplémentaires pour obtenir le permis, ce n’est tout simplement pas possible pour nous”se lamente-t-elle.
La mairie s’est saisie du dossier
Comme Sophie et sa fille, des dizaines de familles résidant à Gardanne sont devenues des victimes collatérales de la fermeture forcée de l’auto-école, impliquées dans une affaire de tricherie. “massif” à l’examen du code de la route. Ses deux dirigeants sont convoqués devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, soupçonnés de« fraude en bande organisée »de “blanchiment” et de “la corruption”.
Avec l’aide de deux autres complices présumés et de nombreux « intermédiaires »les instructeurs véreux sont soupçonnés d’avoir monétisé le passage au test de code, délivrant un certificat de réussite à plus de 1000 candidats “tricheurs” en échange de quelques centaines d’euros. Les sommes acquises ont été partagées entre l’auto-école et les membres d’un opérateur privé faisant office de faux centre d’examen. Les bénéfices de cette fraude sont estimés à plus de 350 000 euros.
Un coup dur pour les clients “régulier” de cette auto-école jusqu’ici très appréciée des Gardannais et désormais sans réponse quant à l’avancement de leur formation. « Nous avons reçu une cinquantaine de familles. Certaines personnes ont été lésées à hauteur de 2000 euros, sans possibilité de se retourner contre une auto-école qui ne leur répond plus »précise à Figaro l’entourage du maire de Gardanne, Hervé Granier (LR), qui recevait les clients de l’auto-école à l’occasion d’une “réunion de crise”.
Ils étaient super sympas, mais on comprend mieux pourquoi aujourd’hui : c’était une très bonne affaire et on s’est fait avoir
Un client d’auto-école
« Nous avions l’impression que les gens étaient complètement impuissants et se demandaient ce qu’ils pouvaient faire. Certains avaient avancé de grosses sommes d’argent, parfois en espèces et sans justificatif de ce paiement. D’autres n’ont pas leur carnet de conduite, tandis que beaucoup se demandent simplement quand ils pourront obtenir leur permis.poursuit l’entourage de l’édile, qui continue de suivre le dossier de très près.
« Certaines personnes sont dans une situation catastrophique. Une dame m’a dit qu’elle avait économisé pendant des mois pour payer sa formation. Une autre personne attendait son examen pour commencer un nouvel emploi. Pour certains, le permis, c’est toute une vie”rappelle douloureusement Sophie. « On se demande combien de temps cela va durer. On parle d’une cinquantaine de personnes, mais il y en a sûrement plus”continue-t-elle.
Elle et ces familles sont littéralement parties sur le bord de la route, rassemblées autour d’un collectif pour tenter de porter l’affaire en justice et demander réparation. L’affaire est d’autant plus complexe qu’elle dépend de l’issue du procès des directeurs de l’auto-école en question, qui comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 7 juin prochain.Ils étaient super sympas, mais on comprend mieux pourquoi aujourd’hui : c’était une très bonne affaire et on s’est fait avoir »elle a lâché.
*Le prénom a été modifié.