Oui. La nouvelle équipe du festival a fait des choix drastiques cette année pour limiter ses pertes après le trou de 100 000 € de l’édition du centenaire. Pas de tête d’affiche, un défilé allégé sans ensembles des autres départements, des repas annulés pour les sonneurs et danseurs… La rigueur porte ses fruits selon son directeur. “Globalement, les résultats financiers ne seront pas mauvais. C’était l’un des enjeux de cette édition, se remettre financièrement en selle et commencer à repartir. On sera un peu en dessous de ce qu’on avait espéré mais on devrait s’en sortir”. En termes de fréquentation, Igor Gardes évoque deux premières soirées un peu timides en fest-noz, près d’un millier d’entrées chaque soir, mais mieux le week-end. Et le concert de Gwennyn qui s’est bien passé. “Je suis content qu’on ait eu un festival cette année, honnêtement ce n’était pas acquis, confesse-t-il. Quand j’ai dit qu’on se posait des questions sur le défilé du dimanche, ce n’était pas du bluff. Parce qu’il y a eu les Jeux Olympiques, près de 10 000 € de frais de sécurité, l’idée d’un grand rassemblement… Je suis content qu’on ait tenu bon, et qu’on ait un défilé avec du public. C’est une victoire.”
Verra-t-on des têtes d’affiche en 2025 ?
Non. D’abord parce que la Cornouaille devra encore se serrer la ceinture pendant plusieurs années pour se remettre sur les rails, avec son budget de 1,3 M€. « Pour deux ou trois éditions, on sera prudent », confirme le directeur. Ensuite parce qu’un tournant a été pris l’an dernier en investissant dans les festoù-noz et la jeunesse. « Il faut trouver des choses qui ne nous coûtent pas trop cher et qui ont du sens », confie honnêtement Igor Gardes. L’édition 2025 ressemblera donc à sa prédécesseure, avec bien sûr quelques nouveautés imaginées par le triumvirat récemment en place. « Globalement, ce festival est assez réussi artistiquement », assure le directeur. « Les groupes étaient au rendez-vous. Et un coup de chapeau aux enfants un samedi pluvieux, ils sont imperméables. »
Encore plus de festoù-noz ?
Probablement. Le fest-noz restera la tête d’affiche, c’est sûr. Et l’idée de créer d’autres lieux trotte dans la tête des responsables. « Je vois bien qu’avoir deux fest-noz à la fois entre la Résistance et l’évêché, j’ai presque envie de dire trois avec le off qui était sur les horaires des fest-noz, ça marche. C’est un plan qu’on peut avoir en tête. Un mix des deux est possible, avec un lieu qui soit peut-être payant avec un sol et un certain confort, et des lieux sans sol, c’est une piste à explorer. » De là à imaginer un retour place Saint Corentin ? « C’est vrai que comme on n’y est plus, après 19 heures le quartier du marché n’est pas très vivant. On va voir si on doit continuer avec la place de la Résistance, ce n’est pas le lieu idéal, on le sait tous. Mais si on n’y est pas, où est-on ? 2 500 danseurs place Saint Corentin, ça ne colle pas. »
Connaît-on les dates du prochain festival ?
Non. La faute aux Vieilles Charrues qui ont reporté la leur du 17 au 20 juillet 2025. Le public n’est pas forcément le même mais la question des bénévoles se pose, essentielle. Ils étaient 670 cette année. Pas question de jouer la confrontation. La possibilité du dernier week-end de juillet est évoquée. Seule certitude, l’événement restera sur quatre jours. Avec éventuellement une inauguration le mercredi soir que le festival s’est épargnée cette année. Une de plus.