La chute des permis de construire se poursuit. Entre juillet 2023 et juin 2024, 347.900 logements ont été autorisés à la construction, soit 15,3% de moins que les 12 mois précédents, soit 62.900 autorisations de moins, selon les données provisoires publiées ce mardi par le Service des données et des études statistiques (SDES) et communiquées par le ministère de la Transition écologique. Il s’agit d’un plus bas historique depuis au moins 2015. L’an dernier déjà, à la même date, le secteur comptait 100.600 logements autorisés de moins.
La baisse est plus marquée pour les maisons individuelles, qui ont reçu 81.200 permis (-24,4%), tandis que les logements collectifs en ont obtenu 176.400 (-15,4%), les bailleurs sociaux étant toujours actifs. Les logements en résidences (étudiants, seniors, etc.) s’en sortent un peu mieux avec une baisse de seulement -6,6% (46.900 logements).
Les Hauts-de-France et la Bretagne s’en sortent légèrement mieux que les autres régions de l’Hexagone, avec des baisses respectives de 1,4% et 5%. Les régions les plus sous pression – Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Centre-Val de Loire – ont connu des baisses importantes des permis délivrés avec respectivement -21,1%, -21,1% et -23,5%.
Pertes d’emplois
La tendance des mises en chantier, qui suit mécaniquement celle des permis de construire, continue elle aussi de dégringoler, avec 272.800 chantiers démarrés entre juillet 2023 et juin 2024, soit une baisse de -21,8%, un chiffre historiquement très bas.
La crise qui touche la construction neuve n’est pas nouvelle. Elle s’explique par des coûts de construction qui ont fortement augmenté en raison de matériaux plus chers et de normes environnementales plus strictes. Dans le même temps, les acheteurs ont souffert de la hausse des taux d’intérêt et de la réduction des mesures de soutien publiques à l’immobilier neuf.
Cette baisse de l’activité de construction se fait déjà sentir sur l’emploi. Plusieurs promoteurs ont annoncé des plans sociaux tandis que des acteurs plus modestes déposent le bilan. Dans le même temps, de nombreux constructeurs de maisons individuelles connaissent de graves difficultés. La Fédération française du bâtiment a récemment confirmé une prévision de 150 000 suppressions d’emplois au total d’ici mi-2025.