Essentiellement honorifiques, ses fonctions n’ont pas grand-chose à voir avec celles de son homologue française. Mais elle entend faire entendre sa voix : « Je ne veux pas être un président qui a toutes les réponses, mais qui pose les bonnes questions et rassemble les gens. »Halla Tomasdottir se confie à MondeDe passage à Paris mercredi 28 août pour assister aux Jeux paralympiques, qui se tiennent jusqu’au 8 septembre. Le 2 juin, cette femme d’affaires de 55 ans, qui n’est affiliée à aucun parti, a été élue à la tête de l’Islande avec 34,1% des voix, grâce à une campagne axée notamment sur la santé mentale des jeunes et la place de l’intelligence artificielle.
Son parcours atypique le démarque au sein de la classe politique locale : formée aux États-Unis, elle a fait carrière dans le secteur privé, notamment chez Mars et PepsiCo, avant de revenir à Reykjavik pour enseigner au début des années 2000. En 2007, alors que le pays est au bord d’une crise financière brutale, elle cofonde Audur Capital, une société d’investissement promouvant les valeurs féminines dans la finance – valeurs qu’elle entend désormais insuffler dans la sphère politique. « À l’époque, le secteur financier était dix fois plus important que le produit intérieur brut. (PIB) :cela représentait un risque énormeelle se souvient. La recherche du profit à court terme au détriment de tout le reste dominait. Nous avons créé Audur Capital avec une stratégie plus inclusive, transparente et à long terme, mesurant mieux le risque.”
Depuis lors, Halla Tomasdottir promeut une ” mise à jour ” du capitalisme. « L’un de mes grands regrets est que nous n’ayons pas suffisamment tiré les leçons de la grande crise de 2008.elle explique. Nous vivons dans un système largement inspiré des travaux de Milton Friedman. (1912-2006, l’économiste qui a inspiré le néolibéralisme)qui ne produit plus de valeur commune depuis longtemps : les inégalités augmentent partout dans le monde. La poursuite effrénée du profit au détriment du climat et du bien-être n’est pas tenable.
« Flexibilité et résilience »
Elle prône notamment l’instauration de normes environnementales élevées et de transparence pour les entreprises, des réglementations claires établies par les États, ainsi qu’une nouvelle approche de la gouvernance. « À une époque où la défiance envers les institutions est généralisée, il n’est plus possible pour les gouvernements et les entreprises d’agir en vase clos sans inviter la société civile à la table des discussions. » Une plus grande diversité des profils à leur tête, notamment féminins, est également essentielle, insiste-t-elle. « Ils apportent une perspective différente, car leur expérience de vie est différente. » Tout comme les jeunes, qui sont plus préoccupés par le climat et le bien-être que les générations précédentes.
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Essentiellement honorifiques, ses fonctions n’ont pas grand-chose à voir avec celles de son homologue française. Mais elle entend faire entendre sa voix : « Je ne veux pas être un président qui a toutes les réponses, mais qui pose les bonnes questions et rassemble les gens. »Halla Tomasdottir se confie à MondeDe passage à Paris mercredi 28 août pour assister aux Jeux paralympiques, qui se tiennent jusqu’au 8 septembre. Le 2 juin, cette femme d’affaires de 55 ans, qui n’est affiliée à aucun parti, a été élue à la tête de l’Islande avec 34,1% des voix, grâce à une campagne axée notamment sur la santé mentale des jeunes et la place de l’intelligence artificielle.
Son parcours atypique le démarque au sein de la classe politique locale : formée aux États-Unis, elle a fait carrière dans le secteur privé, notamment chez Mars et PepsiCo, avant de revenir à Reykjavik pour enseigner au début des années 2000. En 2007, alors que le pays est au bord d’une crise financière brutale, elle cofonde Audur Capital, une société d’investissement promouvant les valeurs féminines dans la finance – valeurs qu’elle entend désormais insuffler dans la sphère politique. « À l’époque, le secteur financier était dix fois plus important que le produit intérieur brut. (PIB) :cela représentait un risque énormeelle se souvient. La recherche du profit à court terme au détriment de tout le reste dominait. Nous avons créé Audur Capital avec une stratégie plus inclusive, transparente et à long terme, mesurant mieux le risque.”
Depuis lors, Halla Tomasdottir promeut une ” mise à jour ” du capitalisme. « L’un de mes grands regrets est que nous n’ayons pas suffisamment tiré les leçons de la grande crise de 2008.elle explique. Nous vivons dans un système largement inspiré des travaux de Milton Friedman. (1912-2006, l’économiste qui a inspiré le néolibéralisme)qui ne produit plus de valeur commune depuis longtemps : les inégalités augmentent partout dans le monde. La poursuite effrénée du profit au détriment du climat et du bien-être n’est pas tenable.
« Flexibilité et résilience »
Elle prône notamment l’instauration de normes environnementales élevées et de transparence pour les entreprises, des réglementations claires établies par les États, ainsi qu’une nouvelle approche de la gouvernance. « À une époque où la défiance envers les institutions est généralisée, il n’est plus possible pour les gouvernements et les entreprises d’agir en vase clos sans inviter la société civile à la table des discussions. » Une plus grande diversité des profils à leur tête, notamment féminins, est également essentielle, insiste-t-elle. « Ils apportent une perspective différente, car leur expérience de vie est différente. » Tout comme les jeunes, qui sont plus préoccupés par le climat et le bien-être que les générations précédentes.
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