Les Maoris de Nouvelle-Zélande ont choisi de nommer une femme de 27 ans comme reine après que son père soit décédé et ait été enterré sur une montagne « sacrée » plus tôt dans la journée.
“Il s’agit d’un Ă©cart par rapport aux choix traditionnels de leadership maori, oĂą l’aĂ®nĂ©, gĂ©nĂ©ralement un garçon, a tendance Ă rĂ©ussir”, a dĂ©clarĂ© Ă l’AFP la conseillère culturelle Karaitiana Taiuru.
« Le monde maori aspire à un leadership plus jeune » dans une période de grands changements, a-t-il déclaré.
Nga Wai hono i te po Paki a Ă©tĂ© acclamĂ© lors d’une cĂ©rĂ©monie d’intronisation sur l’Ă®le du Nord Ă laquelle ont assistĂ© des milliers de personnes.
Charles III Ă la tĂŞte de l’État
La nouvelle reine est le plus jeune enfant et la fille unique du roi Tuheitia Pootatau Te Wherowhero VII, dĂ©cĂ©dĂ© paisiblement vendredi Ă l’âge de 69 ans, entourĂ© de sa famille, quelques jours seulement après le 18e anniversaire de son couronnement, a dĂ©clarĂ© un porte-parole.
Elle fut conduite Ă son trĂ´ne par un groupe d’hommes tatouĂ©s, torse nu, portant des lances cĂ©rĂ©monielles, tandis qu’un chĹ“ur de femmes vĂŞtues de noir chantait en son honneur.
Portant une couronne de feuilles sur la tête et un collier en os de baleine autour du cou, la nouvelle reine était assise à côté du cercueil de son père tandis que des prières et des chants étaient récités et des rites accomplis.
Pour marquer l’anniversaire du couronnement de son père en 2016, elle s’est fait faire un tatouage traditionnel sur le menton.
Elle a précédemment étudié la langue maorie et le droit coutumier à l’Université de Waikato (île du Nord) et a également enseigné des chants et des danses maoris aux enfants.
Deuxième reine
Le roi Charles III, monarque britannique, est le chef d’État de la Nouvelle-ZĂ©lande, tandis que le monarque maori joue un rĂ´le largement cĂ©rĂ©moniel, sans statut juridique.
Mais il a une signification culturelle et parfois politique considérable, en tant que symbole puissant de l’identité et de la parenté maories.
On estime que les Maoris sont originaires des îles autour de Tahiti et représentent environ 17 % de la population de la Nouvelle-Zélande, soit quelque 900 000 personnes.
La reine Nga Wai est le huitième monarque maori et la deuxième reine.
Sa grand-mère, la reine Te Arikinui Dame Te Atairangikaahu, avait auparavant occupĂ© ce poste pendant quatre dĂ©cennies jusqu’en 2006.
Une flottille de quatre « wakas », canoës de guerre, transporta le cercueil du roi le long de la rivière Waikato.
La colonisation par les Britanniques
Le cortège funèbre s’est ensuite arrĂŞtĂ© au pied de la montagne “sacrĂ©e” Taupiri. Des joueurs de rugby, faisant office de porteurs du cercueil, ont ensuite gravi les pentes abruptes jusqu’au sommet pour permettre Ă l’ancien monarque de rejoindre ses prĂ©dĂ©cesseurs.
L’arrivĂ©e des EuropĂ©ens en Nouvelle-ZĂ©lande en 1642 a apportĂ© la colonisation, la discrimination anti-Maori et les guerres qui n’ont cessĂ© qu’après le traitĂ© de Waitangi en 1840.
Ce traité, signé entre les Britanniques et des centaines de chefs maoris, est considéré comme le document fondateur de la Nouvelle-Zélande et établit le contrôle britannique sur le pays.
Le Kiingitanga (Mouvement du Roi Maori) a Ă©tĂ© fondĂ© en 1858 dans le but d’unir le peuple indigène Maori de Nouvelle-ZĂ©lande sous un seul dirigeant, 18 ans après le traitĂ© de Waitangi.
Article original publié sur BFMTV.com