Publié
Durée de la vidéo : 3 minutes
Le 25 avril, « Complément d’enquête » s’intéresse à la réforme de l’apprentissage, coûteuse aux finances publiques. De nombreuses écoles privées semblent profiter de cette aubaine pour recruter toujours plus de nouveaux étudiants… quitte à ne pas faire parfois très attention à leur niveau. Une « enquête complémentaire » a mené un test chez le géant de l’enseignement privé Galileo.
Un million d’alternants en 2023… promesse tenue pour Emmanuel Macron, au prix d’une réforme “open bar” particulièrement coûteux pour Finances publiques : environ vingt milliards l’année dernière. En 2018, afin de lutter contre le chômage des jeunes, l’apprentissage, auparavant davantage orienté vers les métiers manuels, a été facilité pour les bacheliers et les étudiants. Et désormais, ce ne sont plus les régions, mais l’État qui paie. Certaines écoles profitent de cette réforme pour augmenter leur nombre d’élèves… et leur turnover, au prix d’une sélection pas toujours très exigeante.
En théorie, les écoles doivent veiller à ce que leurs futurs élèves aient le niveau requis – c’est une condition exigée par l’État pour reconnaître la formation. « Enquête complémentaire » axée sur le leader mondial du secteur, le géant Galileo. Les équipes du magazine pas’ils n’étaient pas autorisés à filmer dans ses écoles, mais ils ont réalisé un essai dans une d’elles. La sélection pour y participer soulèverait quelques questions… Clément, jeune journaliste de l’équipe, a postulé en ligne à une formation en marketing international, théoriquement accessible uniquement sur concours. Celui-ci se compose d’un examen écrit et d’un examen oral.
Un « entretien accéléré » à la place du concours d’entrée
Première surprise quelques jours plus tard : à l’arrivée sur les lieux, aucune salle d’examen en vue. Nous proposons à Clément « un entretien accéléré, justement pour ne pas attendre les résultats du concours », explique le responsable qui le reçoit. L’admission sera donc “étude sur dossier”. Toutefois, la formation proposée est dispensée entièrement en anglais, ce qui est confirmé par un élève de l’école. Mais, selon lui, le niveau ne serait pas pas excessivement élevé…
Après une courte discussion qui fait office de test de langue, l’anglais de niveau collégial semble suffire à la responsable des admissions. Accueillir! Clément est officiellement étudiant en 3e année du commerce international ! Reste un détail à régler : la caution de 800 euros, à verser si possible le jour même…
Extrait de « À qui profitent les milliards d’apprentissages ? », un document à voir dans « Enquête complémentaire » le 25 avril 2024.
> Les rediffusions des magazines d’information de France Télévisions sont disponibles sur le site franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique « Magazines ».
Publié
Durée de la vidéo : 3 minutes
Le 25 avril, « Complément d’enquête » s’intéresse à la réforme de l’apprentissage, coûteuse aux finances publiques. De nombreuses écoles privées semblent profiter de cette aubaine pour recruter toujours plus de nouveaux étudiants… quitte à ne pas faire parfois très attention à leur niveau. Une « enquête complémentaire » a mené un test chez le géant de l’enseignement privé Galileo.
Un million d’alternants en 2023… promesse tenue pour Emmanuel Macron, au prix d’une réforme “open bar” particulièrement coûteux pour Finances publiques : environ vingt milliards l’année dernière. En 2018, afin de lutter contre le chômage des jeunes, l’apprentissage, auparavant davantage orienté vers les métiers manuels, a été facilité pour les bacheliers et les étudiants. Et désormais, ce ne sont plus les régions, mais l’État qui paie. Certaines écoles profitent de cette réforme pour augmenter leur nombre d’élèves… et leur turnover, au prix d’une sélection pas toujours très exigeante.
En théorie, les écoles doivent veiller à ce que leurs futurs élèves aient le niveau requis – c’est une condition exigée par l’État pour reconnaître la formation. « Enquête complémentaire » axée sur le leader mondial du secteur, le géant Galileo. Les équipes du magazine pas’ils n’étaient pas autorisés à filmer dans ses écoles, mais ils ont réalisé un essai dans une d’elles. La sélection pour y participer soulèverait quelques questions… Clément, jeune journaliste de l’équipe, a postulé en ligne à une formation en marketing international, théoriquement accessible uniquement sur concours. Celui-ci se compose d’un examen écrit et d’un examen oral.
Un « entretien accéléré » à la place du concours d’entrée
Première surprise quelques jours plus tard : à l’arrivée sur les lieux, aucune salle d’examen en vue. Nous proposons à Clément « un entretien accéléré, justement pour ne pas attendre les résultats du concours », explique le responsable qui le reçoit. L’admission sera donc “étude sur dossier”. Toutefois, la formation proposée est dispensée entièrement en anglais, ce qui est confirmé par un élève de l’école. Mais, selon lui, le niveau ne serait pas pas excessivement élevé…
Après une courte discussion qui fait office de test de langue, l’anglais de niveau collégial semble suffire à la responsable des admissions. Accueillir! Clément est officiellement étudiant en 3e année du commerce international ! Reste un détail à régler : la caution de 800 euros, à verser si possible le jour même…
Extrait de « À qui profitent les milliards d’apprentissages ? », un document à voir dans « Enquête complémentaire » le 25 avril 2024.
> Les rediffusions des magazines d’information de France Télévisions sont disponibles sur le site franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique « Magazines ».