Au cœur d’une affaire liée aux tests positifs de 23 nageurs chinois en 2021, l’AMA a par ailleurs annoncé jeudi le lancement “dans les prochains jours” d’une enquête et d’une inspection en Chine.
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Sous la pression, elle a bougé. L’Agence mondiale antidopage (AMA), au centre d’une affaire liée aux contrôles positifs de 23 nageurs chinois en 2021 qui ébranle le monde de l’antidopage, a nommé jeudi 25 avril un procureur indépendant pour examiner sa gestion de C’est le cas, à trois mois des Jeux olympiques de Paris 2024. Parallèlement, l’agence lancera “prochainement” un audit de conformité en Chine pour « évaluer l’état actuel de son programme antidopage »a-t-elle ajouté dans un communiqué de presse.
Ces annonces interviennent trois jours après que l’AMA a expliqué, lors d’une conférence de presse, que la non-sanction de ces sportifs était justifiée, car “Aucune source n’a fourni aucune preuve., a déclaré Witold Banka, président de l’AMA. Olivier Niggli, directeur général de l’AMA, a même déclaré que, dans cette affaire, “le système protégeait des athlètes innocents.”
La décision de nommer Eric Cottier, procureur suisse à la retraite, a été prise à l’unanimité par le comité exécutif qui s’est réuni virtuellement jeudi. L’AMA a assuré dans son communiqué que le procureur Cottier bénéficierait “un accès complet et sans entrave à tous les dossiers et documents de l’agence relatifs à cette affaire”. Elle a précisé qu’il débuterait son enquête dans “les jours à venir” et devrait rendre ses conclusions “dans deux mois”. « Nous souhaitons traiter ce dossier le plus rapidement et le plus globalement possible afin qu’il soit correctement géré avant les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris »a justifié Olivier Niggli, le directeur général de l’AMA.
Concernant l’inspection prévue prochainement en Chine, l’Agence mondiale antidopage a annoncé qu’elle « inviter un certain nombre d’auditeurs indépendants issus de la vaste communauté antidopage à rejoindre l’équipe d’audit pour cette mission ».
Le manque de transparence dénoncé par l’Agence américaine antidopage
Selon une récente enquête de la chaîne allemande ARD et du New York Times, 23 des meilleurs nageurs chinois ont été testés positifs début 2021 à la trimétazidine, une substance interdite depuis 2014 au motif qu’elle améliore la circulation sanguine. Une substance déjà détectée chez le nageur chinois Sun Yang et la jeune patineuse russe Kamila Valieva.
Parmi ces 23 nageurs, 13 ont participé aux Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021. Et trois sont revenus avec l’or autour du cou : Zhang Yufei (200 m papillon et 4×200 m nage libre), Wang Shun (200 m 4 natation) et Yang Junxuan (200 m papillon et 4×200 m nage libre). 4×200 m nage libre). Aucune suspension provisoire n’a été prononcée à l’encontre de ces nageurs, puis un rapport de l’Agence chinoise antidopage (Chinada) a conclu, en mars 2021, à une contamination alimentaire.
Depuis samedi, l’affaire soulève des questions sur la transparence et l’équité de la lutte antidopage mondiale, déjà ébranlée il y a quelques années par l’incroyable tricherie d’un autre géant du sport : la Russie. L’Agence antidopage des États-Unis (USA) a notamment réclamé mardi une refonte de l’AMA et une enquête indépendante sur cette affaire. C’est désormais sur la bonne voie.