Auréolé d’un panache de fumée blanche, accompagné d’une musique rythmée, le futur TGV-M a quitté le hangar d’Alstom à très basse vitesse lundi matin. Nez pointu et effilé, coloris gris chaud et gris froid, le moteur a été entièrement conçu dans les ateliers de Belfort.
« C’est plus qu’un produit, c’est une icône ! », ose David Journet, directeur du site Alstom Belfort. « Quel événement ! », a ajouté Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. Un nouveau modèle ne sort que tous les trente ans. « Avec ce nez aérodynamique, il a une gueule », insiste-t-il.
« Comme une rivière qui serpente à travers le paysage »
Le développement du futur TGV Inoui a nécessité un investissement de 3,5 milliards d’euros. Cent quinze rames ont été commandées. « Financé à 100 % sur fonds propres », explique Christophe Fanichet. Lundi, la livrée du TGV a été dévoilée. Autrement dit, sa robe, son costume. Son enveloppe extérieure et cette silhouette si particulière faite pour « se fondre dans le paysage ».
Plus question de couleurs orange criardes comme la première livrée, destinée à être vue. « Le gris clair permet d’abaisser la température d’un degré près et donc de consommer moins de climatisation », note Florence Rousseau, directrice marketing du TGV-M. « À l’intérieur des fenêtres, un film métallique assurera l’isolation thermique. »
Une vague en mouvement
« Le O d’Inoui a été symboliquement reproduit sur les voitures, en deux tons de gris, pour créer une vague lorsque le TGV avance. » A 320 km/h, le train donnera l’impression « d’une rivière serpentant à travers le paysage ».
La couleur des portes et du logo reprend une couleur déjà présente sur les TGV, le rouge framboise « French berry », qui sera généralisé sur tous les trains. Comme si « on déroulait le tapis rouge aux passagers qui embarquaient… »
Les deux motrices présentes à chaque extrémité du train ont perdu 4 mètres chacune. « Ainsi, nous pouvons ajouter une neuvième voiture et augmenter le nombre de passagers de 20 %. » Pas question de dévoiler l’intérieur avant la fin de l’année, mais « les sièges seront plus moelleux, l’éclairage moins cru, le bar repensé et il y aura plus d’espace pour les jambes. »
Le M du nouveau train (TGV-M) fait référence à sa modularité, sa capacité d’adaptation. Actuellement, cinq trains circulent en France. La phase de test se poursuivra jusqu’en septembre. Viendra ensuite la phase d’approbation. Les passagers, quant à eux, devraient pouvoir voyager avec le TGV-M dès le second semestre 2025 sur la ligne Paris-Nice.