De l’extérieur, la façade Art Déco est impressionnante. A quelques pas de la place de la Victoire, à Bordeaux, la Bourse du Travail, inaugurée le 1euh Mai 1938, se dresse fièrement. Mais une fois ses portes poussées, le choc est de taille. Dans l’imposante salle, des décombres sont toujours là, provenant de la partie effondrée du plafond. En novembre 2023, les pluies torrentielles qui ont inondé la capitale girondine n’ont pas épargné l’édifice.
« Habituellement, quand il pleut sur une toiture plate, il y a des infiltrations partout. L’eau pénètre dans le hall, quatre étages plus bas. » » déclare, déçu, Stéphane Obé, secrétaire général de l’Union CGT de la Gironde. Et les dégâts ne s’arrêtent pas là. Le délégué syndical fait l’inventaire, dans ce bâtiment emblématique de 6 000 mètres carrés, conçu par l’architecte Jacques d’Welles, abritant entre autres les bureaux de toutes les organisations syndicales du département.
Les dégâts les plus spectaculaires se situent dans la salle Ambroise Croizat. Cette ancienne salle de spectacles et de projections de 1 200 places, décorée de somptueuses fresques et moulures, a accueilli des événements jusqu’en 2010, avant que son état ne l’interdise. Depuis un diagnostic réalisé fin 2023 et la détection d’amiante, il est impossible d’y accéder. Stéphane Obé présente fièrement devant lui le patrimoine, désormais invisible du grand public. « Nous partons d’une vision syndicale qui nous est propre, avec une répartition des richesses. Et, comme la richesse matérielle et financière, on dit aussi que la culture, l’art, est une richesse qui doit être partagée.il se souvient.
Quinze ans de rénovation
Au moment de sa création, la Bourse du Travail a été construite “par les travailleurs, pour les travailleurs”, dans le but d’être un lieu de culture et d’« émancipation », selon Stéphane Obé. Corinne Versigny, membre du collectif de sauvegarde de la Bourse du travail, précise que celle de la ville girondine est « l’un des seuls en France à mêler patrimoine culturel vivant et lutte ouvrière. Cela a une très forte résonance pour les travailleurs. La Bourse du Travail de Bordeaux est née de ce besoin d’avoir un lieu pour les travailleurs, où ils puissent se retrouver pour chercher du travail, faire valoir leurs revendications, se former, s’organiser… Avec cette idée qu’il fallait démocratiser la culture, s’offrir à au plus grand nombre et pas seulement à une élite. »
La ville de Bordeaux, propriétaire de l’immeuble, en proposait initialement la gestion exclusive au Syndicat départemental de la CGT. A partir de 1940, l’occupation allemande contraint la CGT à partir, les syndicats étant déclarés illégaux. «Les Allemands envahissent les lieux, où se déroulent ensuite les interrogatoires des personnes arrêtées», dit Corinne Versigny. A la Libération, la CGT reprend possession de la Bourse du Travail. Mais les maires successifs voient cet espace sous un jour négatif, selon la CGT. « Le syndicat a vécu une bataille avec Alain Juppé (maire de 1995 à 2004 et de 2006 à 2019), car il y avait une volonté politique de raser le bâtiment. Avant, une bataille judiciaire avait eu lieu sous Jacques Chaban-Delmas (maire de 1947 à 1995)qui voulait remettre en cause la gestion exclusive par la CGT de la Bourse du Travail”, explique Stéphane Obé.
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De l’extérieur, la façade Art Déco est impressionnante. A quelques pas de la place de la Victoire, à Bordeaux, la Bourse du Travail, inaugurée le 1euh Mai 1938, se dresse fièrement. Mais une fois ses portes poussées, le choc est de taille. Dans l’imposante salle, des décombres sont toujours là, provenant de la partie effondrée du plafond. En novembre 2023, les pluies torrentielles qui ont inondé la capitale girondine n’ont pas épargné l’édifice.
« Habituellement, quand il pleut sur une toiture plate, il y a des infiltrations partout. L’eau pénètre dans le hall, quatre étages plus bas. » » déclare, déçu, Stéphane Obé, secrétaire général de l’Union CGT de la Gironde. Et les dégâts ne s’arrêtent pas là. Le délégué syndical fait l’inventaire, dans ce bâtiment emblématique de 6 000 mètres carrés, conçu par l’architecte Jacques d’Welles, abritant entre autres les bureaux de toutes les organisations syndicales du département.
Les dégâts les plus spectaculaires se situent dans la salle Ambroise Croizat. Cette ancienne salle de spectacles et de projections de 1 200 places, décorée de somptueuses fresques et moulures, a accueilli des événements jusqu’en 2010, avant que son état ne l’interdise. Depuis un diagnostic réalisé fin 2023 et la détection d’amiante, il est impossible d’y accéder. Stéphane Obé présente fièrement devant lui le patrimoine, désormais invisible du grand public. « Nous partons d’une vision syndicale qui nous est propre, avec une répartition des richesses. Et, comme la richesse matérielle et financière, on dit aussi que la culture, l’art, est une richesse qui doit être partagée.il se souvient.
Quinze ans de rénovation
Au moment de sa création, la Bourse du Travail a été construite “par les travailleurs, pour les travailleurs”, dans le but d’être un lieu de culture et d’« émancipation », selon Stéphane Obé. Corinne Versigny, membre du collectif de sauvegarde de la Bourse du travail, précise que celle de la ville girondine est « l’un des seuls en France à mêler patrimoine culturel vivant et lutte ouvrière. Cela a une très forte résonance pour les travailleurs. La Bourse du Travail de Bordeaux est née de ce besoin d’avoir un lieu pour les travailleurs, où ils puissent se retrouver pour chercher du travail, faire valoir leurs revendications, se former, s’organiser… Avec cette idée qu’il fallait démocratiser la culture, s’offrir à au plus grand nombre et pas seulement à une élite. »
La ville de Bordeaux, propriétaire de l’immeuble, en proposait initialement la gestion exclusive au Syndicat départemental de la CGT. A partir de 1940, l’occupation allemande contraint la CGT à partir, les syndicats étant déclarés illégaux. «Les Allemands envahissent les lieux, où se déroulent ensuite les interrogatoires des personnes arrêtées», dit Corinne Versigny. A la Libération, la CGT reprend possession de la Bourse du Travail. Mais les maires successifs voient cet espace sous un jour négatif, selon la CGT. « Le syndicat a vécu une bataille avec Alain Juppé (maire de 1995 à 2004 et de 2006 à 2019), car il y avait une volonté politique de raser le bâtiment. Avant, une bataille judiciaire avait eu lieu sous Jacques Chaban-Delmas (maire de 1947 à 1995)qui voulait remettre en cause la gestion exclusive par la CGT de la Bourse du Travail”, explique Stéphane Obé.
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