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A proximité de la gare de Bruxelles-Midi, l’un des principaux points d’accès au centre de la capitale belge, Bruxelles offre la vision d’une zone totalement sinistrée, entravée par des barrières et des clôtures. En cause, le chantier de l’extension du réseau de métro prévoyant la création d’une « ligne 3 » (en plus des quatre existantes), pour relier le sud et le nord-est de la ville, jusqu’à l’aéroport depuis Zaventem. Elle devait se terminer cette année : au mieux ce sera en 2031. Et surtout, elle est à l’arrêt.
Les travaux ont nécessité le creusement d’un tunnel de 120 mètres sous le Palais du Midi, imposant bâtiment historique du XIXe siècle.e siècle, site classé qui regroupe des clubs sportifs et une quarantaine de commerces. Mais la nature du terrain sous l’édifice rend difficile son aménagement : il correspond à l’ancien lit de la Senne, principal cours d’eau qui traverse la ville et qui fut voûté à la fin du XIX siècle.e siècle.
Confronté à un problème d’étanchéité, le chantier a dû être arrêté il y a un an et demi, lorsqu’on a constaté que le béton coulé dans les piliers avant le creusement coulait dans l’ancien lit. La Commission royale des monuments et des sites avait alerté, dès 2016, que le site représentait une menace pour le bâtiment, quatre ans après une expertise appuyée par des ingénieurs de la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (STIB), l’opérateur principal des transports publics, avait validé le lancement des travaux.
En 2017, un autre expert, Bruno Clerbaux, avait également émis des réserves dans un rapport d’impact environnemental. En mars 2024, il a déclaré à l’émission « Enquêtes » de la chaîne belge RTBF, ainsi que le magazine Médor, dans une enquête intitulée « Un métro nommé dérives », qui « Toute personne connaissant les questions géotechniques pouvait parfaitement prédire que nous allions avoir d’énormes problèmes, notamment avec l’injection du béton. »
Peu importe. La STIB a une autre solution, qui implique la destruction et la reconstruction du palais, avec un surcoût estimé à 433 millions d’euros. « Une fantastique opportunité pour la rénovation du site », » estime Brieuc de Meeûs, son patron, qui réfute toute idée d’erreur ou d’improvisation en la matière. Il estime toujours la ligne 3 ” absolument nécessaire “, tout en déclarant qu’il ne sait pas quand le dossier sera définitivement clos : « 2035 ou 2045… », » a-t-il déclaré, sans ironie, devant les caméras de la RTBF le 27 mars.
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