Guillaume Meurice est-il l’arbre qui cache la forêt ? Alors que l’humoriste a révélé, jeudi 2 mai sur X, être convoqué à « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire » − qui aura lieu jeudi 16 mai − qui pourrait conduire à un non-lieu, plusieurs voix de France Inter ont été convoquées ces derniers jours pour apprendre que leurs émissions ou chroniques avaient été supprimées.
L’inquiétude et la colère sont telles que la Société des « producteurs » de France Inter (SDPI), officiellement recréée il y a un peu plus d’un mois, et la Société des journalistes (SDJ) de la station se sont réunies en urgence, vendredi 3 mai, en fin de matinée. Entre écriture et programmes, “c’est une union sans précédent”souligne un participant, qui n’exclut pas un “énorme mobilisation”.
« Nous refusons ce qui nous apparaît comme une atteinte grave au pluralisme de la branche France Inter », revendique notamment leur très long communiqué commun, envoyé en interne vendredi après-midi. La liste des griefs commence par “un signe très inquiétant pour la liberté d’expression” envoyé par la direction avec la convocation de Guillaume Meurice.
Elle fait suite à l’émission « Le Grand Dimanche Soir » du dimanche 28 avril, dans laquelle l’humoriste répétait sa blague polémique sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (qualifié de « une sorte de nazi, mais sans prépuce ») ; il a ensuite plaisanté sur ce qu’il appelait “la première plaisanterie autorisée par la loi française”.
Sa collègue, Charline Vanhoenacker, présidente du SDPI, « ne comprend pas comment une telle décision a pu être prise », alors que les plaintes qui avaient été déposées contre M. Meurice viennent d’être rejetées par la justice, indique un proche. Selon lui, elle serait “très exalté”mais aussi «inquiet du métier de journaliste et de l’humour politique»et même « pour l’avenir des médias en France ».
« La convocation de Guillaume a fait sur nous l’effet d’un coup de massue d’autant plus que les modifications de grille pour (2025)qui arrivaient ces derniers jours, nous inquiétaient déjà beaucoup », raconte le producteur d’une émission récurrente. A la rentrée en effet, les auditeurs n’entendront plus les portraits que Charlotte Perry peignait chaque samedi (à 23h50) dans « Des Vies françaises », pas plus que les reportages sur l’actualité des luttes et des affaires sociales. mobilisations “C’est presque demain”, d’Antoine Chao (diffusé le dimanche à 14h40), les chroniques “Le Jour où”, qu’Anaëlle Verzaux livrait chaque vendredi dans l’émission “La Terre au Carré” (elle entretient collaboration de « On n’arrête pas l’éco », émission du samedi matin), ou encore les grands formats mensuels du Giv Anquetil pour l’émission de Mathieu Vidard.
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