A Guidel, le MoDem veut afficher son unité après une séquence politique éprouvante

Le MoDem a tenté d’afficher son unité lors de sa rentrée universitaire dimanche à Guidel (Morbihan) en offrant une tribune à Bernard Cazeneuve, longtemps soutenu pour Matignon par le parti de François Bayrou, mais sans dissiper les doutes d’une partie du parti. mouvement sur le soutien et la ligne du nouveau gouvernement Barnier.

Après la “tempête” politique et les tensions internes autour de la participation au gouvernement de Michel Barnier, l’heure était à l’unité pour les centristes, rassemblés dans la ville balnéaire de Guidel, où quelque 950 élus et militants se sont retrouvés ce week-end pour la traditionnelle rentrée. -école universitaire du mouvement.

Fait assez inhabituel : à l’exception des trois ministres du parti, aucun membre du gouvernement, certainement nouvellement constitué, n’a fait le déplacement.

A sa place, un ancien Premier ministre socialiste : Bernard Cazeneuve, que le MoDem de François Bayrou a soutenu à Matignon. « Nous avons besoin de ceux qui sont au gouvernement, et de ceux qui n’y sont pas encore », a déclaré François Bayrou vendredi en ouverture de la manifestation.

Dimanche, l’ancien Premier ministre s’est félicité amicalement du soutien du président du MoDem ces dernières semaines. Un soutien qu’il “n’a pas trouvé dans l’ensemble de la classe politique, y compris, parfois, là où (il) pouvait l’attendre”, a-t-il dit en référence à ses anciens camarades socialistes.

Il a fustigé “l’irrationalité, le sectarisme, la logique de repli” qui ont conduit à mettre au pouvoir Michel Barnier, “représentant de la quasi-plus petite formation du Parlement en nombre de sièges” et “qui n’a pas participé au Front républicain”.

Dans la foulée, les dirigeants du mouvement fondé par François Bayrou en 2007 ont montré leurs muscles. “Nous n’accepterons plus d’être vassaux de qui que ce soit”, a prévenu Marc Fesneau, jurant de “dire non” comme le MoDem “ne l’a pas fait d’une certaine manière depuis longtemps”.

Ils en ont profité pour remettre à l’ordre du jour le combat historique des centristes sur la représentation proportionnelle.

“La France doit (…) trouver une loi électorale juste”, a insisté M. Bayrou, n’excluant pas le recours au référendum d’initiative partagée pour y parvenir.

Mais malgré l’unité affichée, la décision de soutenir un gouvernement Barnier marqué à droite a laissé des traces.

– “Épisode compliqué” –

Comment prêcher l’unité nationale, reprocher aux socialistes de ne pas participer au gouvernement, et ne pas vouloir y aller soi-même car cela pencherait trop à droite, avait plaidé en substance M. Bayrou à ceux qui souhaitaient garder leurs distances avec le nouveau locataire de Matignon.

Un discours dur aux oreilles de nombreux membres du MoDem, dont le patron critique depuis plusieurs décennies les « gouvernements RPR ».

Sous un grand soleil breton samedi, quelques visages manquaient à la photo de famille.

Sur les 36 députés du groupe à l’Assemblée nationale, 21 ont fait le déplacement. « J’étais pour la participation au gouvernement, mais je maintiens que cela ne durera pas et je refuse de laisser quiconque prétendre que cela tiendra », assène Richard Ramos, qui n’est pas venu dans le Morbihan.

“Si la moitié du groupe n’est pas là parce qu’elle a un problème personnel, c’est le tribunal des miracles, ou du hasard, ou de l’alignement négatif des planètes”, ironise un autre député absent, pour la première fois depuis de nombreuses années.

Pour plusieurs militants interrogés sur place, la séquence a laissé un goût amer.

“Ça me dérange d’avoir Jean-Noël Barrot (ministre des Affaires étrangères) sur la même photo que Bruno Retailleau”, regrette Martine Mathieu, 75 ans, qui dit avoir “toujours voté centriste” partageant ses “doutes” sur une “alliance avec des gens qui étaient contre le mariage pour tous”

“Je continue de croire qu’on aurait pu garder nos distances”, et “nous considérons que l’équilibre au sein du gouvernement n’est pas là”, rappelle le député centriste Erwan Balanant.

Reconnaissant à l’AFP un “épisode compliqué”, M. Fesneau a reconnu qu’il y avait “moins de députés que les autres années”, mais a indiqué vouloir désormais se concentrer sur le “fond”.

« Nous étions dans la stabilité d’une majorité qui n’est plus. Il est normal et sain que cela suscite le doute chez les députés et les militants », conclut-il.

tg/sl/tes

Anna

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