À Hong Kong, les animaux sauvages ingèrent du plastique

À Hong Kong, les animaux sauvages ingèrent du plastique même s’ils vivent loin des zones urbaines, a déclaré lundi Greenpeace, dans une étude publiée en amont d’un éventuel accord mondial sur la pollution plastique.

Au total, 175 pays doivent se réunir en Corée du Sud en novembre pour tenter de signer un traité mondial de lutte contre la pollution plastique, lors de la phase finale des négociations sur le sujet.

La pollution plastique à l’échelle mondiale continue de s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes et pourrait tripler d’ici 2060 si rien n’est fait. Pourtant, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

Des microplastiques ont été retrouvés dans les fosses océaniques les plus profondes, sur les plus hauts sommets des montagnes, dans l’atmosphère et même dans le lait maternel.

Surtout connue pour ses gratte-ciels, Hong Kong abrite également de vastes étendues de campagne abritant des buffles, des sangliers, des bœufs sauvages, des macaques et des porcs-épics, les espèces étudiées par Greenpeace.

L’ONG explique dans un communiqué avoir collecté, avec l’aide de chercheurs d’universités locales et taïwanaises, une centaine d’échantillons de matières fécales à sept endroits différents en 2022 et constaté que 85% d’entre eux contenaient des microplastiques.

« Les résultats de cette étude sont importants car ils apportent la preuve que les animaux sauvages peuvent ingérer des microplastiques (tout en vivant) à la campagne, loin des zones urbaines et des activités humaines », a déclaré la chercheuse Christelle Not, de l’Université de Hong Kong.

« Alors qu’un nombre croissant de recherches révèlent la présence de microplastiques dans de nombreux environnements naturels, dans la faune et même dans le corps humain, la pollution plastique est devenue un problème mondial qui doit être traité de toute urgence », a-t-elle ajouté, appelant à l’adoption d’un « traité mondial fort sur les plastiques ».

Les types de microplastiques les plus courants détectés dans l’étude de Greenpeace étaient le polyéthylène et le polypropylène, que l’on trouve couramment dans les emballages à usage unique, les contenants à emporter et les ustensiles jetables.

– « Affecter la santé humaine » –

Sur l’île de Lantau à Hong Kong, des buffles se baignaient dans la rivière Pui O, à proximité de déchets plastiques éparpillés le long des berges, a pu récemment constater l’AFP, accompagnée de chercheurs.

“Si les animaux ingèrent des microplastiques présents dans l’environnement, ils pourraient envahir progressivement notre système écologique et affecter la santé humaine”, a déclaré à l’AFP Leanne Tam, militante de Greenpeace.

On sait encore peu de choses sur les effets des particules microplastiques sur la santé humaine et l’environnement.

Hong Kong, une ville de 7,5 millions d’habitants, envoie plus de 2 300 tonnes de déchets plastiques dans les décharges chaque jour, selon le rapport 2022 du gouvernement sur les déchets.

En avril, la ville a interdit les ustensiles en polystyrène dans les restaurants, ainsi

pour les clients qui mangent sur place ou à emporter.

Mais une interdiction totale couvrant davantage de matières plastiques utilisées par les entreprises « n’a toujours pas de calendrier clair », a déclaré Greenpeace.

La production de plastique contribue également de manière significative au réchauffement climatique car elle provient principalement de combustibles fossiles.

su-dhc/smw/ref/ib