Categories: Divertissement

À la 60e Biennale de Venise, les fragilités de la planète et sa résilience sont évidentes

La Biennale internationale d’art contemporain vient d’ouvrir ses portes à Venise et le thème de notre relation avec la nature apparaît dans plusieurs installations.

France Télévisions – Culture Edito

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 3 minutes

Des banquises du Groenland à la déforestation de l’Amazonie, la fragilité de la planète et la relation de l’homme avec la nature sont évidentes à la 60e Biennale internationale d’art contemporain de Venise. L’événement, ouvert le samedi 20 avril 2024, sera visible jusqu’à fin novembre.

La créativité humaine apporte de l’espoir

L’artiste japonaise Yuko Mohri s’intéresse aux tentatives de « bricolage » visant à limiter les fuites d’eau dans les stations de métro de Tokyo, provoquées par les multiples inondations et tremblements de terre qui frappent la mégapole.

A travers des objets de fortune – bouteilles en plastique, seaux et tuyaux – disposés pour récolter, en vain, des gouttes d’eau, elle rend hommage à l’inventivité des hommes face aux défis de la planète.

Reliés aux fruits en décomposition, des câbles d’électrodes contrôlent un mécanisme sonore en faisant varier le degré d’humidité, faisant appel à tous les sens du visiteur.

Il s’agit de montrer comment la créativité humaine peut apporter de l’espoir et des solutions alors que de nombreuses choses sont critiques dans nos vies.“, explique Sook-Kyung Lee, commissaire de l’exposition. Pour souligner l’universalité de la menace climatique, l’artiste a récupéré ses matériaux sur les marchés aux puces de Venise, également touchée par les inondations.

Menaces sur les traditions inuites au Groenland

Le pavillon danois met en valeur le travail du photographe Inuuteq Storch à travers six séries, dont L’été sera bientôt terminé documente les effets du changement climatique, de la colonisation et des traditions inuites de chasse et de pêche dans l’extrême nord du Groenland.

On y retrouve des scènes méconnues de la vie quotidienne d’où émane un sentiment diffus de nostalgie, dans ce territoire reculé où le soleil ne se couche jamais en été.

Les photographies couleur et noir et blanc, qui mélangent terre, ciel et banquise, ramènent le visiteur au cycle des saisons et à la vulnérabilité des pôles.

Le réchauffement climatique est sous-jacent“, explique Louise Wolthers, conservatrice et historienne de l’art, à l’AFP. “Par exemple, dans cette série Qaanaaq, il nous raconte que les chasseurs ne peuvent plus pratiquer les méthodes de chasse traditionnelles à cause des changements climatiques, de la fonte des glaces et, plus encore, des conditions météorologiques extrêmes.“, elle explique.

Déforestation au Brésil

A l’entrée du pavillon brésilien, les visiteurs découvrent un imposant monticule de terre : sur ses côtés, des racines et tubercules de manioc. A ses pieds, des coulées de graines évoquant la vie sous différentes formes – veines humaines, sève des arbres et rivières brésiliennes vues du ciel.

Placée au sommet, une vieille télévision montre une femme interpellant le téléspectateur sur les ravages de la déforestation. “Vous n’avez pas appris de vos erreurs et la forêt continue d’être abattue au service d’hommes sans scrupules“, elle dit.

A travers cette installation, l’artiste et activiste indigène Olinda Tupinamba a voulu questionner «équilibre entre les êtres humains“et leur relation avec la planète afin de”penser de manière globale au problème environnemental“, explique-t-elle à l’AFP.

Violences infligées aux animaux

Le cœur d’une girafe captive pèse 12 kilos de moins” : tel est le titre du projet collaboratif tchèque, qui revient sur le sort fatidique de Lenka, capturée au Kenya en 1954 pour être transportée au zoo de Prague, où elle n’a survécu que deux ans.

Avec cette installation, l’artiste tchèque Eva Kotátková a souhaité recréer les entrailles et le squelette défragmenté de la girafe pour interpeller le public sur le rapport de l’homme à son environnement et la violence infligée aux animaux.

C’est aussi une manière de se remettre en question pour pouvoir repartir en se demandant : «Quel est mon rôle dans cette histoire ?“, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Le projet entre également en résonance avec le thème central de cette édition, “Stranieri ovunque-Les étrangers partout” (“Des étrangers partout“), dans lequel quelque 90 pays sont représentés.

Juliette

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

Recent Posts

Esport : Les débuts de Karmine Corp aux Arenas en cinq questions – L’Équipe

Esport : Les débuts de Karmine Corp aux Arenas en cinq questionsL'équipeKameto sur l'inauguration de son stade : « Nous…

4 minutes ago

Santé. La maladie d’Alzheimer passe encore largement inaperçue

La maladie d'Alzheimer est connue depuis plus d'un siècle grâce au psychiatre allemand Alois qui lui a donné son nom.…

5 minutes ago

Les autorités renouent avec les affrontements entre la police et les migrants à Fnideq

Le week-end dernier, la police marocaine a repoussé des centaines de migrants qui tentaient de rejoindre l'enclave de Ceuta. Choqués…

14 minutes ago

En direct, guerre en Ukraine : le point sur la situation – Le Monde

En direct, guerre en Ukraine : le point sur la situationLe mondeVoir la couverture complète sur Google News

15 minutes ago

Macron surpris d’être interrogé sur une équipe qui n’est pas “sur la table”

YOAN VALAT / AFP Emmanuel Macron à Chartres le 20 septembre 2024. YOAN VALAT / AFP Emmanuel Macron à Chartres…

16 minutes ago

Michel et Nicolas Barnier, une valse familiale entre LR et Macronie

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier à l'hôpital Necker pour sa première visite officielle depuis sa prise de fonctions, à…

18 minutes ago