Sur le boulevard de la Marina Ă Cotonou, la capitale officieuse du BĂ©nin, une amazone XXL Ă la peau bronzĂ©e brille dans la lumière du coucher du soleil. Elle a dĂ©gainĂ© son Ă©pĂ©e d’une main et l’autre est armĂ©e d’un fusil. Elle lève la jambe droite, comme si elle marchait d’un pas dĂ©terminĂ©, dos Ă l’ocĂ©an.
L’Ă©rection de ce monument martial de 30 mètres de haut a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e peu après l’Ă©lection de Patrice Talon Ă la prĂ©sidence en 2016. ErigĂ© en mĂ©moire des AgojiĂ©, l’armĂ©e de guerriers au service du royaume du Dahomey (XVIIe siècle).e-XIXe siècle), qui aimaient dĂ©capiter leurs victimes et qui avaient Ă©galement pour mission de capturer des esclaves, l’amazone se prĂ©sente comme le nouvel emblème du BĂ©nin, symbolisant la nouvelle image de cet État ouest-africain, celle d’un pays qui redĂ©couvre une religion et un culte ensevelis. identitĂ© culturelle.
S’il est Ă©vident que l’Amazonie est sortie d’un atelier chinois, le calcul du prĂ©sident semble avoir portĂ© ses fruits. MĂŞme si la tempĂ©rature Ă©tait tropicale ce soir-lĂ , jeunes couples, enfants, badauds et touristes se sont rassemblĂ©s pour admirer le monument et poser devant ses pieds gĂ©ants.
Retour du trône du roi Ghézo
Le BĂ©nin est en marche, Le BĂ©nin est de retour. Le pays de plus de 13 millions d’habitants, Ă©troite bande de terre coincĂ©e entre le Togo et le Nigeria, sans ressources minières propres, qui a longtemps Ă©tĂ© un modèle de dĂ©mocratie en Afrique de l’Ouest, compte sur la culture et le tourisme pour relancer son Ă©conomie.
RenommĂ© en 2021 après un premier mandat, Patrice Talon a, malgrĂ© des tendances autoritaires, fait de la promotion culturelle le pilier de sa politique. Deux milliards d’euros doivent ĂŞtre investis d’ici 2026. Sur une friche ferroviaire de Cotonou qui s’Ă©tend sur 16 hectares, un quartier culturel abritant notamment un musĂ©e d’art contemporain doit ĂŞtre inaugurĂ© l’annĂ©e prochaine, et trois autres musĂ©es sont en chantier Ă Abomey, Ouidah et Porto-Novo, la capitale.
Un moment marquant de ce retour en grâce de la culture et de la religion a Ă©tĂ© l’arrivĂ©e Ă l’aĂ©roport de Cotonou, en dĂ©cembre 2021, de 26 caisses en provenance de Paris contenant divers objets volĂ©s par les Français en 1892 (lors de la mise Ă sac des palais du royaume d’Abomey par l’armĂ©e coloniale) – c’est la première restitution d’œuvres volĂ©es par l’Europe. Emmanuel Macron a initiĂ© ce processus irrĂ©versible avec le fameux rapport Sarr-Savoy en 2018.
Une cĂ©rĂ©monie solennelle agrĂ©mentĂ©e de danses traditionnelles a cĂ©lĂ©brĂ© le retour du trĂ´ne du roi GhĂ©zo, des statues, sceptres, autels portatifs, objets rituels vaudous et autres panneaux muraux de l’ancien palais royal du Dahomey. Quelque 300 000 visiteurs ont affluĂ© vers l’exposition, installĂ©e dans la salle de rĂ©ception du palais prĂ©sidentiel, parmi des Ĺ“uvres d’artistes contemporains. Cotonou n’a jamais connu une telle effervescence. Les BĂ©ninois Ă©taient prĂŞts Ă faire la queue pendant des heures, parfois sous des pluies torrentielles, pour redĂ©couvrir leur propre histoire. Dans un futur proche, les 26 objets prendront leur place dĂ©finitive au MusĂ©e des Rois et des Amazones du Danxomè (MuRAD), Ă Abomey.
La divinité vaudou de
Sur le boulevard de la Marina Ă Cotonou, la capitale officieuse du BĂ©nin, une amazone XXL Ă la peau bronzĂ©e brille dans la lumière du coucher du soleil. Elle a dĂ©gainĂ© son Ă©pĂ©e d’une main et l’autre est armĂ©e d’un fusil. Elle lève la jambe droite, comme si elle marchait d’un pas dĂ©terminĂ©, dos Ă l’ocĂ©an.
L’Ă©rection de ce monument martial de 30 mètres de haut a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e peu après l’Ă©lection de Patrice Talon Ă la prĂ©sidence en 2016. ErigĂ© en mĂ©moire des AgojiĂ©, l’armĂ©e de guerriers au service du royaume du Dahomey (XVIIe siècle).e-XIXe siècle), qui aimaient dĂ©capiter leurs victimes et qui avaient Ă©galement pour mission de capturer des esclaves, l’amazone se prĂ©sente comme le nouvel emblème du BĂ©nin, symbolisant la nouvelle image de cet État ouest-africain, celle d’un pays qui redĂ©couvre une religion et un culte ensevelis. identitĂ© culturelle.
S’il est Ă©vident que l’Amazonie est sortie d’un atelier chinois, le calcul du prĂ©sident semble avoir portĂ© ses fruits. MĂŞme si la tempĂ©rature Ă©tait tropicale ce soir-lĂ , jeunes couples, enfants, badauds et touristes se sont rassemblĂ©s pour admirer le monument et poser devant ses pieds gĂ©ants.
Retour du trône du roi Ghézo
Le BĂ©nin est en marche, Le BĂ©nin est de retour. Le pays de plus de 13 millions d’habitants, Ă©troite bande de terre coincĂ©e entre le Togo et le Nigeria, sans ressources minières propres, qui a longtemps Ă©tĂ© un modèle de dĂ©mocratie en Afrique de l’Ouest, compte sur la culture et le tourisme pour relancer son Ă©conomie.
RenommĂ© en 2021 après un premier mandat, Patrice Talon a, malgrĂ© des tendances autoritaires, fait de la promotion culturelle le pilier de sa politique. Deux milliards d’euros doivent ĂŞtre investis d’ici 2026. Sur une friche ferroviaire de Cotonou qui s’Ă©tend sur 16 hectares, un quartier culturel abritant notamment un musĂ©e d’art contemporain doit ĂŞtre inaugurĂ© l’annĂ©e prochaine, et trois autres musĂ©es sont en chantier Ă Abomey, Ouidah et Porto-Novo, la capitale.
Un moment marquant de ce retour en grâce de la culture et de la religion a Ă©tĂ© l’arrivĂ©e Ă l’aĂ©roport de Cotonou, en dĂ©cembre 2021, de 26 caisses en provenance de Paris contenant divers objets volĂ©s par les Français en 1892 (lors de la mise Ă sac des palais du royaume d’Abomey par l’armĂ©e coloniale) – c’est la première restitution d’œuvres volĂ©es par l’Europe. Emmanuel Macron a initiĂ© ce processus irrĂ©versible avec le fameux rapport Sarr-Savoy en 2018.
Une cĂ©rĂ©monie solennelle agrĂ©mentĂ©e de danses traditionnelles a cĂ©lĂ©brĂ© le retour du trĂ´ne du roi GhĂ©zo, des statues, sceptres, autels portatifs, objets rituels vaudous et autres panneaux muraux de l’ancien palais royal du Dahomey. Quelque 300 000 visiteurs ont affluĂ© vers l’exposition, installĂ©e dans la salle de rĂ©ception du palais prĂ©sidentiel, parmi des Ĺ“uvres d’artistes contemporains. Cotonou n’a jamais connu une telle effervescence. Les BĂ©ninois Ă©taient prĂŞts Ă faire la queue pendant des heures, parfois sous des pluies torrentielles, pour redĂ©couvrir leur propre histoire. Dans un futur proche, les 26 objets prendront leur place dĂ©finitive au MusĂ©e des Rois et des Amazones du Danxomè (MuRAD), Ă Abomey.