Construisez des avions. Le rêve de trois jeunes amis, Nicolas Mahuet, Cyril Champenois et Arthur Léopold-Léger, deux ingénieurs aéronautiques associés à un skipper, n’est plus un projet « un peu fou » une décennie plus tard.
Non content d’avoir réussi à créer, en 2015, la société Elixir Aircraft, spécialisée dans l’aviation légère et basée à l’aéroport de La Rochelle-île de Ré, pour produire chaque mois des avions biplaces en matériaux composites plus sobres et plus économiques. moins chers qui préparent l’avion de demain, pour avoir enfin passé avec succès toute une série de certifications, le trio compte désormais conquérir le marché américain.
Mardi 9 avril, lors du salon aéronautique Sun’n’Fun de Lakeland (Floride), Elixir Aircraft a annoncé la création d’une première usine aux Etats-Unis, à l’aéroport de Sarasota Bradenton en Floride, qui sera dédiée au remontage initial des avions livrés. aux clients américains, ainsi que l’ouverture d’installations en Arizona et dans le Midwest américain, où plus de 200 avions Elixir ont déjà été commandés par des écoles de pilotage.
Simplifier l’assemblage
« Les États-Unis représentent environ 70 % du marché mondial (Europe à peine 10%), indique Cyril Champenois, ancien salarié de Dassault. Les avions légers y sont plus utilisés que dans tout autre pays et les commandes sont donc plus importantes. »
Traverser l’Atlantique n’a pas été une tâche facile pour le petit avion de ligne « quatrième génération », née de l’assouplissement, à partir de 2008, des règles strictes des agences de certification aéronautique. Elixir Aircraft a pu développer son prototype biplace entièrement en composite, un concept unique emprunté à l’industrie nautique. C’est l’une des raisons qui ont motivé l’implantation de l’usine à La Rochelle.
La technologie dite « OneShot », utilisée pour construire des voiliers de course d’une seule pièce et en une seule opération, a permis de simplifier l’assemblage des avions, en réduisant le nombre de rivets, boulons et vis. Au final, la réduction des coûts de fabrication et de maintenance permet de faire baisser son prix de vente (339 000 euros hors taxes). L’Elixir 100HP compte ainsi moins d’un millier de pièces, contre près de 17 000 pour le célèbre Cessna américain, avec lequel le Rochelais compte bien concurrencer. « Tout ce qui peut réduire les coûts intéresse forcément les Américains »sourit Cyril Champenois.
Moins gourmand en carburant
Sa conception révolutionnaire a l’autre avantage de rendre l’avion plus léger et moins gourmand en carburant (12 à 16 litres par heure à une vitesse de 300 km/h contre 30 litres pour un Cessna). À l’heure de la transition où l’aéronautique cherche le chemin de la décarbonation, le décollage d’Elixir Aircraft tombe à point nommé.
Il vous reste 16,68% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.