Ce week-end de Pentecôte, des groupes du monde entier se sont déplacés à Lourdes (Hautes-Pyrénées). Vers 8 heures du matin dimanche 19 mai, les fidèles présents dans l’enceinte du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, cachés sous des capes ou des parapluies, étaient déjà nombreux. Téléphones à la main, massés derrière le cordon de sécurité, malgré un temps pluvieux, ils attendaient le passage du relais de la flamme olympique, qui partait du funiculaire du Pic du Jer et qui doit réaliser un parcours de 4,2 km à travers la ville.
Si, à l’issue de ce relais, le maire (divers gauche), Thierry Lavit considérait que « ce passage de flamme, dû au président du département, (était) cohérent avec l’ADN de notre ville fondé sur l’apaisement, la paix et l’accueil fraternel”, l’enthousiasme du premier magistrat de la ville n’est pas forcément partagé.
“J’aime le sport et je suis aussi très religieux, mais pour moi, ce sont deux mondes qui ne sont pas compatibles”a commenté Pedru, 36 ans, originaire d’Allemagne. “J’ai découvert le passage de la flamme en me rendant à l’église et je ne pense pas qu’il soit approprié de l’organiser à cet endroit”, soutenu Andréa, une pèlerine slovaque.
“Cet événement est un peu symbolique de notre époque et j’avais peur qu’il fasse de l’ombre à une célébration aussi importante que la Pentecôte”, » a reconnu Liz, la quarantaine, qui vit à Lourdes depuis 17 ans. ” Mais finalement, elle a ajouté, hormis la difficulté d’accéder au centre ville en voiture, et donc au sanctuaire, ça s’est bien passé car le passage a eu lieu bien avant le début de la messe “.
De son côté, Maria, 56 ans, venue passer trois jours à Lourdes avec un groupe portugais, n’a pas caché sa joie. Au premier rang, elle avait « a filmé la passation de pouvoir qui a eu lieu sous (son) yeux”. “Je trouve très bien que cela ait lieu à Lourdes car, ce matin, les gens étaient unis par la foi mais aussi par les Jeux”, elle a expliqué. Un peu plus loin, Anna, 35 ans, réfugiée ukrainienne à Lourdes depuis deux ans, sourit, les yeux cachés sous sa casquette : “Il y avait beaucoup de monde et je pense que c’est une très bonne idée de rassembler les gens”.
Vêtue d’un grand poncho de pluie, Virginie, 39 ans, qui avait organisé un pèlerinage avec une quarantaine de Franciliens, avait “J’ai prévenu tout le monde hier soir.” « Et la plupart d’entre eux ont quitté leur domicile tôt ce matin pour assister à l’événement »elle s’est réjouie. “Nous sommes très heureux d’avoir vu cela car nous ne serions jamais allés voir passer la flamme à Paris, donc c’était l’opportunité”» a ajouté Carlos, un membre de son groupe, âgé d’une quarantaine d’années.
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