à Marseille, des appâts pour capturer les moustiques tigres sur le site olympique

Alors qu’un nombre record de cas importés de dengue a été enregistré depuis le début de l’année, la ville de Marseille a décidé d’installer des pièges à moustiques tigres sur le site du port olympique.

A trois mois des JO, comment éviter que le moustique tigre ne gâche la fête ? L’insecte, qui se propage désormais dans toute la France, est porteur de maladies comme la dengue. 45 cas indigènes de cette maladie, transmise par le moustique tigre, ont été recensés l’année dernière en France selon Santé Publique France.

Presque 1 700 cas ont également été importés en France métropolitaine depuis le 1er janvier selon la Direction générale de la Santé. Alors pour protéger les athlètes et les spectateurs lors des Jeux Olympiques, la ville de Marseille a installé des pièges sur le site du port de plaisance olympique, où se dérouleront les épreuves de voile.

Ces pièges sont glissés à l’intérieur de grandes boîtes métalliques perforées. 15 pièges au total, répartis sur une superficie d’un hectare. “Les pièges sont protégés dans des caissons pour éviter tout risque de vandalisme ou d’accident. Ils fonctionnent sur des panneaux solaires et à l’intérieur nous avons le piège relié à une bouteille de CO2. Ce sont des pièges qui vont reproduire les odeurs du corps humain pour attirer le moustique et le capturer. il”détaille Antoine Cohen, responsable technique de Biogents, la société qui a remporté l’appel d’offres de la mairie de Marseille pour protéger le port de plaisance olympique.

« Naturellement notre corps dégage de nombreuses odeurs : acide lactique, caproïque… Certains de ces acides vont être traqués par le moustique pour retrouver notamment l’acide lactique, comme une traînée odorante que l’on laisse derrière nous »précise l’expert. Il n’y a donc pas d’insecticide dans ces pièges, seulement des odeurs.

Limiter la prolifération des moustiques tigres

En capturant les moustiques tigres, la mairie espère limiter les risques de transmission de maladies alors que les JO attireront des visiteurs du monde entier. Le moustique tigre pourrait piquer un visiteur déjà malade, puis en contaminer plusieurs autres en étant porteur du chikungunya, du zika ou encore de la dengue.

« La dengue est cette année particulièrement préoccupante, il y a une épidémie importante en Amérique du Sud et aux Antilles », explique Grégory L’Ambert, entomologiste médical, à l’EID, l’accord interministériel de lutte contre les moustiques sur le littoral méditerranéen. Selon lui, les pièges constituent une solution contre la prolifération des moustiques tigres, mais ne suffisent pas.

« Même si nous disposons d’un réseau de pièges bien installés, nous ne pouvons pas garantir l’absence totale de risque de transmission locale. Les moustiques sont capables de se multiplier par 200 tous les 15 jours. Si l’on veut s’en protéger, la première chose à faire est de limiter leur prolifération.”

Grégory L’Ambert, entomologiste médical

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Pour cela, chacun doit se mobiliser pour éviter les eaux stagnantes dans les jardins, sur les balcons ou dans la rue. Quelques millimètres suffisent pour que les moustiques tigres s’y développent, et les larves sont déjà présentes à cette époque.