Suite au retrait temporaire de l’imam Ismail, principal prédicateur de la mosquée des Bleuets de Marseille, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé mardi 10 septembre qu’elle suspendait sa procédure de fermeture du lieu de culte, lancée pour des raisons de ” à propos (de l’imam français) « légitimation de la violence ».
Le préfet, Pierre-Edouard Colliex, « se félicite du retrait du grand imam » et la suppression des publications qui « La violence légitimée sur les réseaux sociaux » et ainsi “suspend la prise de l’ordre de fermeture de la mosquée car elle est conforme aux exigences de l’État”la préfecture précise dans un communiqué.
« Les services de l’État resteront néanmoins extrêmement vigilants quant au respect de ces engagements dans la durée et resteront attentifs à ce qu’aucun propos ni aucun acte ne vienne déroger au respect des principes républicains. »insiste la préfecture de police.
Le préfet avait donné à la mosquée un ultimatum de cinq jours pour « définitivement séparé de M. Bendjilali »dans une lettre datée du 4 septembre, dont l’Agence France-Presse a obtenu copie.
« Mesures correctives »
Le retrait ” temporaire “ La décision de l’imam, annoncée lundi soir lors d’une conférence de presse à la mosquée, située dans les quartiers défavorisés du nord de Marseille, était donc suffisante. Entouré de deux avocats, l’imam Ismail, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, avait annoncé sa décision de “se retirer temporairement, le temps de souffler un peu, de reprendre les études (Et) de passer le diplôme universitaire sur la laïcité”. « Après l’obtention de ce diplôme, on verra comment ça se passe. »a ajouté celui qui est le principal prédicateur de la mosquée depuis 2010. « Je traverse un drame familial »a ajouté l’imam, très ému, en référence à la tentative de narchomicide (contraction des mots “narcotrafic” et “homicide”), qui a visé son fils fin août.
Cette mosquée, qui rassemble chaque vendredi des centaines de fidèles, est visée depuis le 20 août par une procédure de fermeture lancée par la préfecture des Bouches-du-Rhône, à la demande du ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.
Le 2 septembre, les responsables de la mosquée ont rencontré des représentants de l’État et ont proposé « mesures correctives »comme la suppression de certaines publications en ligne. Depuis, l’imam a supprimé tous ses tweets sur X, à l’exception de certains concernant cette procédure.
Parallèlement, le préfet avait saisi la justice en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale et l’imam sera jugé le 3 octobre pour apologie du terrorisme, concernant des publications liées à la situation dans la bande de Gaza.