à Marseille, les différents camps préparent le terrain pour tenter de faire exploser la mairie de Benoît Payan

Les élections européennes ne sont pas encore passées, certains responsables politiques ont déjà un autre rendez-vous en tête : celui des prochaines élections municipales. Dans la cité phocéenne plusieurs candidats s’imaginent capables de rivaliser avec l’actuel maire de la ville.

L’arrivée de la flamme olympique, mercredi 8 mai, à Marseille est aussi un événement politique. Dans la foule venue assister à la cérémonie, il y avait tous ceux qui s’imaginent renverser le maire Benoît Payan aux élections municipales de 2026. Plusieurs candidats se préparent déjà, et le RN sera le premier à passer à l’offensive.

Franck Allisio est aux commandes, le député marseillais a très envie de se présenter et posera une première pierre dans les semaines à venir. Un plan d’action baptisé « Marseille en ordre », sorte de réponse à l’opération « Place Net ». L’officialisation de sa candidature aura lieu cet automne, après validation de son parti. L’idée du RN est de surfer sur le score sans doute élevé des européennes. “Quand il y a une vague, on ne sait pas jusqu’où elle peut aller”» raconte l’entourage de Franck Allisio. « On profite de chaque élection pour préparer la suivante », confirme un stratège du parti. Le RN s’imagine être le « seule vraie alternative » au maire sortant de gauche. Franck Allisio espère fédérer au-delà de son camp, pour réaliser l’union des droites via son mouvement RPR, une marque qu’il a récupérée. Il assure échanger avec des personnalités d’autres partis. Sur sa route, il retrouvera un autre élu d’extrême droite bien établi : Stéphane Ravier, désormais dans le parti d’Éric Zemmour, qui jouit d’une solide réputation.

Plusieurs représentants de la macronie sont également dans les starters pour prendre la cité phocéenne. C’est le cas de la ministre marseillaise Sabrina Agresti-Roubache. Elle cache à peine ses intentions. “Je jouerai mon rôle quoi qu’il arrive en 2026 pour que la ville change”, raconte celui qui est en charge du plan ‘Marseille en grand’. Elle a récemment transformé son association de financement de campagne législative en un micro-parti au nom évocateur « Avec Sabrina ». Sabrina Agresti-Rubache une personnalité qualifiée de « clivante ».

La stratégie de Renaud Muselier

Le plus actif en coulisses est sans doute Renaud Muselier. Patron de la région Paca, passé des Républicains à la Renaissance, il a entamé une opération de réconciliation avec son ancien camp, avec cette idée : ne répétons pas les erreurs du passé, unissons la droite et le centre pour reconquérir Marseille.
Une logique à laquelle adhèrent plusieurs cadres républicains, comme le sénateur Stéphane Le Rudulier ou la maire de secteur Marion Bareille, qui acceptent de travailler sur un programme commun. La droite républicaine a besoin d’être incarnée. « Après tout, Muselier se dit toujours de droite et sans ce rassemblement, nous allons tous vers l’échec », analyse un élu LR. Pour préparer le terrain, Renaud Muselier a même créé un mouvement : « RPR-Sud » (eh bien !) pour ne pas laisser cette trace à l’extrême droite.

Le président de région assure qu’il ne souhaite pas être tête de liste à l’avenir.“Il a le temps de changer d’avis”, rigole son entourage. Martine Vassal, qui vient elle aussi de quitter le parti LR, est également envisagée. Ces deux-là pourraient former un ticket pour la mairie et la ville.