Deux lieux emblématiques de toutes les crises à Mayotte. Deux lieux pour reprendre un discours bien rodé mêlant émotion, indignation et condamnation dans un territoire où elle a réalisé l’un de ses meilleurs scores à la présidentielle de 2022 (59,10 % au second tour). En déplacement dans ce département de l’Océan Indien pour soutenir la liste de Jordan Bardella aux élections européennes du 9 juin, Marine Le Pen a suivi son fil rouge : dire aux Mahorais qu’ils sont “ceux parmi les Français qui souffrent le plus” et qu’ils sont ” abandonné “ par le gouvernement malgré ” chaos (OMS) installé ” en raison de l’immigration clandestine et de l’insécurité. Des thématiques transposables au niveau national pour elle.
Le président du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale a d’abord choisi de se rendre, samedi 20 avril, au stade Cavani de Mamoudzou, où un camp de migrants africains a été démantelé, avant d’aller rencontrer, dimanche, les habitants qui le barrage carrefour de Ngwézi au sud de l’île. Où les manifestants, pour exiger l’instauration de l’état d’urgence sur l’île, avaient installé en février trois portails soudés sur la chaussée pour assurer le blocus des routes.
À la tête d’une soixantaine de « mamans » du collectif citoyen Cavani brandissant des petits drapeaux français, Marine Le Pen arpente la rue qui longe le stade, ignorant les migrants venus des pays de la région des Grands Lacs et de Somalie. Expulsés de l’enceinte sportive, entre 200 et 500 demandeurs d’asile ou réfugiés sont installés sur les trottoirs. Ils dorment à même le sol, sur des caisses, des nattes ou des matelas en mousse. Et préparez de maigres repas sur de petits braseros de fortune. Pas d’eau courante, pas de toilettes. Pendant la journée, ils recherchent n’importe quel espace ombragé pour échapper au soleil brûlant.
Le collectif Cavani dénonce un « situation inacceptable »de ” délinquance “ et « conditions inhumaines ». Convaincue que l’agence régionale de santé “ne dit pas tout”, les habitants s’inquiètent du risque d’épidémie de choléra apporté par ces migrants arrivant en kwassa-kwassa – bateaux légers – via les Comores. Face aux membres du collectif de quartier, Marine Le Pen désigne les coupables : les gouvernements successifs. Avant de souligner que « Les Mahorais acceptent des choses qu’aucun autre Français n’accepterait ». Selon le député d’extrême droite, la situation devant le stade Cavani reste le résultat de “mauvaises décisions” de l’exécutif, “incapable d’exercer son autorité”.
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