C’est l’histoire d’une petite ville ordinaire de 5 000 habitants du Vaucluse, désormais associée à l’un des faits divers les plus sordides de ces dernières années. Depuis le début du mois de septembre, Mazan vit au rythme du procès de Dominique Pelicot et d’une cinquantaine d’hommes.
Ces derniers, âgés de 26 à 74 ans, sont poursuivis pour viols aggravés aux côtés de Dominique Pelicot. Les accusés risquent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle pour ces faits survenus entre juillet 2011 et octobre 2020. Dans le box des victimes se trouve Gisèle Pelicot, sa compagne droguée à son insu pendant des années et victime de nombreuses agressions sexuelles.
Vingt hommes toujours non identifiés par les enquêteurs
Cette affaire d’ampleur a ébranlé les habitants de cette commune habituellement calme du Vaucluse. “C’est quand même choquant pour un petit village, on ne s’y attendait pas du tout”, a confié un habitant à BFMTV.
« On se dit que ce n’est pas possible, qu’ils se sont trompés de village, ce n’est pas le nôtre », s’étonne une habitante du village.
Les enquêteurs soupçonnent une vingtaine d’autres hommes d’être impliqués dans cette affaire, ce qui alimente les soupçons de plusieurs Mazanais. « On peut être amené à se dire que ça pourrait être n’importe qui autour de nous. Personnellement, je n’y pense pas trop, je ne suis pas parano, mais voilà, il manque une vingtaine de personnes… Si ce n’est plus », partage une jeune Mazanaise.
Des soupçons qui n’ont pas lieu d’exister pour le maire de la commune, Louis Bonnet. “S’ils n’ont pas été identifiés, c’est qu’on ne les reconnaît pas dans le village. Nous voilà avec une vingtaine de personnes non identifiées qui doivent parfois venir de loin”, estime le maire.
Le procès s’est ouvert le 2 septembre devant le tribunal correctionnel du Vaucluse. Depuis, l’état de santé de Dominique Pelicot, 71 ans, est au cœur des préoccupations. Ce dernier est absent de l’audience depuis le 8 septembre et a été examiné par un médecin, qui “confirme la mise en place d’un traitement adapté, avec une éventuelle hospitalisation”.
Le 14 septembre, Me Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, a pu rencontrer son client. L’homme est apparu “en pyjama, fiévreux, dans un état qui ne s’améliore pas”, a-t-elle détaillé à BFMTV.
Si l’absence de Dominique Pelicot devait se prolonger, l’affaire pourrait être ajournée.
Article original publié sur BFMTV.com