à Nouméa, des habitants entre colère et angoisse

DLes rues étaient désertes le matin malgré la levée du couvre-feu nocturne. Au centre de Nouméa, les portails et stores des magasins sont baissés. Une femme s’apprête à quitter sa maison, elle regarde à gauche, elle regarde à droite. Si, pour le moment, les émeutes ont lieu dans l’aire métropolitaine de la capitale calédonienne, l’inquiétude s’est emparée des habitants. Depuis le début des émeutes dans l’archipel français du Pacifique, cinq personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.

Quatre camions blindés de l’armée viennent de passer. Dans chaque camion, une dizaine de militaires. Des hélicoptères survolent la capitale à basse altitude.

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Des barricades constituées d’épaves de voitures calcinées et d’objets en plastique ont été érigées dans les quartiers nord et est du Grand Nouméa. Lorsque les policiers ne patrouillent pas sur le terrain, ils se postent devant les bâtiments publics. La majorité des magasins ont été pillés, voire incendiés. Les routes sont détruites.

Les habitants érigent leurs propres barricades pour se protéger

Face aux violences, des petits groupes descendent dans la rue, armés jusqu’aux dents, dans le but de se faire justice eux-mêmes, malgré l’interdiction de porter des armes. Ces milices disent vouloir empêcher les manifestants de se briser, de piller et d’incendier. « C’est la guerre, mon pote », confie un milicien dans un message. Nous avons pris le (…) Lire la suite