Enfin ! La France a enfin un Premier ministre, près de deux mois après le second tour des législatives et plus de cinquante jours après la démission de l’équipe Attal. Voici les six dossiers les plus urgents qui attendent le futur gouvernement de Michel Barnier.
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1. Répondre à la crise du logement
C’est l’un des dossiers les plus urgents pour le futur gouvernement. Tous les voyants sont au rouge dans le secteur du bâtiment, qui emploie plus d’un million de personnes. Les mises en chantier ont chuté de 20 % en un an, les permis de construire de 12 %. A tel point que le nombre d’emplois dans ce secteur clé a diminué de 25 000 au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, selon la Fédération du bâtiment (FFB).
« 150 000 emplois sont menacés d’ici 2025 », alerte la FFB, qui demande « l’extension de Pinel » (réduction d’impôt liée à un investissement locatif) ou encore « le rétablissement d’un prêt universel à taux zéro ». Le gouvernement Attal avait présenté au printemps un projet de loi controversé visant à assouplir les quotas de logements sociaux dans les villes. La réforme avait été suspendue par la dissolution.
2. Revoir la réforme des retraites
Un an après son entrée en vigueur, la réforme des retraites reste un sujet brûlant. Les électeurs l’ont vivement contestée lors des urnes. Le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national réclament son abrogation. « Il sera difficile de maintenir cette réforme dans le contexte politique actuel », a-t-il ajouté. observer, dans Les échosl’économiste Jean Pisani-Ferry, ancien conseiller d’Emmanuel Macron.
Même François Bayrou, pilier du camp macroniste, juge la réforme « améliorable ». Mais il faut encore prévoir une marge budgétaire. Selon l’Institut Montaigne, un think-tank libéral, l’abrogation de la réforme coûterait huit milliards d’euros par an.
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3. Élaborer un budget 2025 pour la France
C’est le texte central de la vie démocratique. Il revient au gouvernement de proposer les recettes (environ 1 500 milliards) et les dépenses (1 600 milliards) de la France pour 2025. Tout cela sans trop alourdir la dette (3 100 milliards). Habituellement, début septembre, ce projet de loi de finances est élaboré. Il revient ensuite au Parlement de le ratifier ou non d’ici fin décembre. Mais faute de gouvernement, les arbitrages n’ont pas pu être faits ces dernières semaines. Le futur gouvernement devra s’y mettre rapidement. Tout en bouchant les nouveaux trous du budget 2024, que Bercy vient d’annoncer.
4. Redonner du pouvoir d’achat aux Français
L’inflation ralentit. Les prix n’ont augmenté « que » de 1,9 % en août 2024 sur un an. On est loin des 6,3 % enregistrés en février 2023. Pour autant, une baisse de l’inflation ne signifie pas une baisse des prix. Leur hausse constante depuis 2021 pèse sur le pouvoir d’achat, notamment des plus pauvres. La proposition du Nouveau Front populaire d’un salaire minimum à 1 600 € a marqué les esprits. Elle a été dénoncée par le patronat. Mais le débat n’est sans doute pas clos.
5. Restaurer l’autorité
C’est une revendication récurrente de la droite et du Rassemblement national. Elle apparaît notamment dans le Pacte législatif présenté fin juillet par les députés et sénateurs Les Républicains. La mort d’un policier à Mougins (Alpes-Maritimes) fin août, lors d’un contrôle routier, a ravivé cette attente de plus de sévérité à l’encontre des contrevenants, notamment en cas de refus d’obtempérer.
Parmi les mesures sécuritaires proposées par LR : la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, une simplification de la procédure pénale, la création de peines courtes pour les mineurs délinquants, la suppression des allocations familiales en cas de condamnation d’un mineur. La droite veut également mettre fin à « à l’immigration incontrôlée », et demande le retour de la loi sur l’immigration votée par le Sénat, mais censurée par le Conseil constitutionnel.
6. Densifier les services publics
La crise estivale dans plusieurs services d’urgence, les déserts médicaux qui se multiplient, le manque d’enseignants dans les écoles et les collèges, la bureaucratie tatillonne… Autant de dossiers brûlants que le nouveau Premier ministre devra traiter au plus vite. Les Français ont de fortes attentes en la matière. Il s’agit notamment d’accorder aux communes davantage de liberté d’action, afin de garantir aux habitants un accès plus facile aux services publics de proximité.